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La Presse, 13 octobre 1892

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La Presse
13 octobre 1892


Extrait du journal

Avec les brouillards, les pluies d'au tomne qui nous assiègent en ce moment et qui rendraient spleenétiques les plus gais, reviennent aussi les almanachs, les bons almanachs, qui jadis jouaient un rôle si considérable. Dans beaucoup de familles, on n'avait que ce livre-là, lu, relu, con sulté à chaque minute, et dévoré chaque soir par les enfants qui se le disputaient afin d'y voir « les belles images », car il y en a dans les almanachs, pour toùs les âges, pour toutes les positions; et ils vous donnent également la recette pour obtenir un jardin soigné ou pour devenir un ban quier émérite. Et c'étaient des anecdotes sur l'histoire de France dans un style si chauvin et si en flammé que l'aîné des petits sentait, en les écoutant, son cœur de potache rêvant déjà du bicorne et de l'épée, battre plus fort dans sa poitrine 'Aussi, des conseils de médecin : donc î pas besoin-d'aller chercher le docteur; quel qu'un avait-il un bobo ? vite à l'almanach et vite ensuite à l'exécution de son con seil ; remède de bonne femme, soit, mais inoffensif, ne faisant pas de mal s'il ne fai sait pas de bien. Ce que l'on ne pourrait dire de bien des panacées modernes. O la joie, sous la lampe,à la clarté douce et familière, de lire les historiettes, légen des pour la plupart: la joie, quand la pluie bat violemment les vitres,de s'enfouir dans ces contes d'une gaieté si attendrie et si pénétrante. Pauvre vieil almanach d'autre fois à la couverture bizarrement coloriée; aux images naïves, avec, quel bonheur on te voyait revenir 1 Cela dissipait même un peu la tristesse des journées courtes et .chagrines, du soleil et du ciel bleu dis parus, des longues parties dans la campa gnes remplacées par le travail entre qua tre murs. . , Parfois, on lisait quelques vers conte nus dans le livre universel et ces vers transportaient les vieux, leur versaient au cœur des rayons de lyrisme. Ensuite ve naient les. bons mots qui faisaient partir des fusées de gai rire, de ce rire franc et sain qui réconforte et réchauffe. Puis des histoires de voyages, et voilà , les esprits enfantins .partis à la débandade, voyageant...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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