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La Presse, 5 décembre 1837

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La Presse
5 décembre 1837


Extrait du journal

sait les délices de leurs pères... Enfin, le mois de décembre, ce mois de bonheur et de distractions multipliées, se passe tristement, au mi lieu d'une mélancolique monotonie. Jadis, quand venait le premier dimanche du mois de décembre, toute la ville de Carcassonne se mettait en rumeur, car c'était le jour où, suivant un usage immémorial, les jeunes garçons de la rue Saint-Jean se rendaient en procession hors des murs. Là, armés de gaule?, ils battaient les buissons, pour y chercher un de ces petits oi seaux qu'on appella roitelets; le premier chasseur qui en abattait un était proclamé vainqueur et prenait le titre de roi, ou roitelet. Le soir de la Saint-Silvestre, dernier jour de l'année, le roi, précédé de tambours et de fifres, et accompagné de tous les jeunes gens qui avaient concouru à la chasse du 1" décembre, parcourait en triomphe les rues : la marche était éclairée par des torches ; on s'arrê tait devant chaque maison, et un des compagnons du roi inscrivait, à la craie, sur les portes, les mots de vive le roi : il y ajoutait, audessous, le millésime de l'année qui allait commencer. Hélas! les rues de Carcassonne restent maintenant muettes et solitaires, le premier di manche de décembre comme le jour de la Saint-Silvestre. Plus de torches brillantes ! plus de cris de joie ! plus de cortège!... Un triste silence; un insignifiant repos comme hier, comme demain, comme toujours. Le 1" décembre, les forgerons ne fêteat plu3, par un repas de corps, leur patron saint E!oi ; les canonniers bourgeois, rétablis par ia garde nationale, se contentent, le L\ décembre, jour consacré à sainte Barbe, de faire éclaier des pétards dans quelques rues de leur ville. lit ne se rendent plus solennellement, en costume, en seignes déployées et musique en tête, à l'église où se célébrait une messe en l'honneur du bienheureux orfèvre, ami et conseiller du roi Dagobert; enfin, le 5 décembre, jour de la Saint-Nicolas, les cœurs des enfans, dans certaines villes de Flandre, ne battent plus d'attente et dé plaisir. A peine quelques familles encore ont-elles conservé la tra...

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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