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La Quotidienne, 5 juillet 1829

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La Quotidienne
5 juillet 1829


Extrait du journal

PARIS, 4 JUILLET. Qui eût dit que le ministère allait justifier à point tout ce que nous disons aujourd’hui même de ce sys tème de sévérité, adopté contre les écrivains , du jour où commence à s’ébranler le pouvoir du portefeuille ? Voici une circulaire de M. Bourdeau, publiée par le Courrier, et qui eu dit plus que tous nos discours. « Paris, ce 9 ju n 1829. » Monsieur le procureur-général, lorsque la liberté de la presse fut assurée par la loi du 18 juillet 1828 , mon prédécesseur vous recommanda de poursuivre avec une sage fermeté les écrivains qui chercheraient à tourner contre l’ordre public une arme qui ne doit servir qu’à le défendre. (Circulaire du 5o juillet 1828.) Cette vigilance est aujourd hui plus nécessaire que jamais. Di s journaux provoquent ouvertement à la désobéissance aux lois , en attaquant avec une violence inouïe les impôts qu’elles éta blissent ; des brochures impies et séditieuses outragent ce qui doit être entoure de tous les respects ; et ces tentatives criminelles, heureusement impuissantes jusqu’ici, pour raient devenir dangereuses, si elles n’étaient promptement réprimées.~Je vous prie en conséquence, Monsieur, de surveiller avec la plus scrupuleuse attention les écrits périodiques et non périodiques quisout publiés dans vo tre ressort, et de déférer aux tribunaux tous ceux où vous reconnaîtrez un délit prévu par les lois existantes Je ré pète qu’il faut éviter religieusement Je troubler , par des poursuites hasardées, 1 exercice d’un droit que nos lois ont voulu consacrer et protéger ; niais l’abus est facile à distinguer de t’asage, et, de quelque part qu’il vienne, vous devez en demander la répression, sans ménagement ni faiblesse. La véritable liberté n’a rien à redouter des poursuites dirigées dans cet esprit de justice et de conser vation, car elle n’a pas de plus dangereux ennemi que la licence; et, comme tous les autres biens, elle ne peut être garantie que par la punition de ceux qui cherchent à troubler l’ordre établi et la paix publique. * Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien me rendre compte, sans délai, delà situation de votre ressort sous ce point de vue ; de me tenir exactement informé de toutes les poursuites que vous aurez intentées en celte matière, et de m adresser, comme par le passé, des extraits de tous les jugemeus et arrêts qui interviendront, tant en première instance qu’en appel. » Nous voudrez bien , en outre , communiquer cette lettre à vos substituts, et m’en accuser réception. » Recevez, etc. a Signe Bocrdeaü. »...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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