PRÉCÉDENT

La Quotidienne, 9 mars 1831

SUIVANT

URL invalide

La Quotidienne
9 mars 1831


Extrait du journal

FRANCE. PARIS, 8 MARS. La question du cens de l’éligibilité qui a été résolue dans la dernière séance de la chambre des députés n’est, au jugement de tous les hommes politiques, qu’une question secondaire; car, ainsi que M. Odilon-Barrot l’a fait observer, le cens demandé aux éligi bles est injuste, si les garantie* exigées des électeurs sont suffisan tes, inutile . si elles ne le sont pas, parce que parmi les éligibles à 5oo francs . les mauvais choix ne manqueront pas, si le corps élec toral est dénaturé à mal Choisir. En exigeant un cens aussi élevé des éligibles . la chambre des députés n’a montré qu’une chose . c’est qu elle craignait la démo cratie introduite parmi les électeurs , et qu’elle voudrait lui im poser un frein. Or. il faut dire qu’en politique il n’y a rien de plus dangereux que de montrer qu’on voudrait faire ce qu’on ne fait pas. Des barrières impuissantes ne sont point un obstacle ; elles irritent les passions sans pouvoir les arrêter. Si la démocratie Paraissait dangereuse . c’était dans le corps électoral qu’il fallait attaquer. Puisqu’on 11e l’avait pas voulu ou osé. il ne fallait pas montrer qu’on s’effrayait de son propre ouvrage. Il était inutile d’attendre le cens de l’éligibilité pour faire preuve d’une mauvaise volonté stérile, et pour ajouter à la faute d’avoir été faibles ou imtvrudens dans la première partie de la loi, la faute d’être à la fois lostiles et impuissans dans la seconde. Il faut rendre une justice à M. Odilon-Barrot, dont cependant les principes et les sentimens sont. comme on sait, loin d’être les nôtres. S’élevant, à l’occasion d’uuë question de détail, à des con sidérations générales de la plus liante importance , il a mené , de déductions en déductions . la chambre à avoir peur des destinées quelle a faites à la France, et à ne plus voir de refuge devant une inexorable logique que dans un Vacarme parlementaire. * Le gouvernement en présence d’une société non c asséc, d’une >> nation individualisée, la France offrant table rase, pas de point » d’arrêt, pas de moyen de résistance pour un gouvernement » quelconque, et dans l’avenir une catastrophe et le despotisme » , voilà, comme l’a dit M. Odilon-Barrot, les élémens du mal. « Les travaux de la Constituante à recommencer à l’intérieur, l’énergie de la Convention à déployer au dehors, voilà, comme l’a prouvé M. Odilon-Barrot, les devoirs que la chambre actuelle lègue en héritage à la chambre future, si elle veut continuer l’ouvrage de celle-ci. » Ainsi les hommes qui nous gouvernent nous auraient eu six mois de temps mis dans une position si désespérée qu’on ne put en sortir que par ces moyens révolutionnaires dont on pour rait dire à juste titre qu’ils font mal au cœur à la France. Sauver la France , ce mot est grand et noble sans doute , mais il y avait un temps où la France n’avait pas besoin d’être sauvée , et c’est depuis que les hommes du juste milieu ont pris le timon des afi faires que l’on vient chaque jour proclamer à la tribune les dan...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

En savoir plus
Données de classification
  • odilon-barrot
  • praga
  • murat
  • mayeux
  • malmaison
  • feydeau
  • napoléon
  • comte
  • marignan
  • goethe
  • france
  • varsovie
  • paris
  • vistule
  • pologne
  • modène
  • italie
  • alger
  • angleterre
  • luxembourg
  • carnaval de venise
  • théâtre italien
  • union
  • bedford
  • banque de france