Extrait du journal

certaine tète de bœuf, qui, de temps immémorial, orne, comme enseigne, la boucherie de la ville ; mais qui, par sa vétusté, a perdu une de ses cor nes. Le malin artiste donne à ce licorne d’un nouveau genre , le titre du journal de M. Corcmans. Celui-ci s’en fâche et excite scs abonnés a ré galer l’artiste d’un charivari en forme. En effet, la nuit suivante , une tome immense s’assemble sous les fenêtres de M. Flewchmann , et, après un ta page infernal, se met à casser les vitres. La garnison survient, occupe la maison ; le commandant exhorte la foule à se retirer , mais n étant pas aussitôt obéi, il fait tirer sur les bourgeois, et plusieurs tombent morts ou grièvement blessés. Les autres, au lieu tic se disperser , se rendirent alors devant la maison de ville, et y cassèrent un bon nombre de carreaux, jus qu’à ce que les militaires fussent parvenus à dissiper la foule, ce qui n eut lieu que vers quatre heures du matin. De nombreuses troupes sont depuis arrivées des villes voisines ; une trentaine de bourgeois ont été mis en priarrêt, et le docteur Corcmans a été , en attendant, transféré dans la for teresse de Rothenberg. . Un article de la Gazette d'Augsbourg, daté de Cassel, 18 mai, repré sente la situation politique de la Hesse sous les couleurs les plus som bres, à cause du peu d’harmonie qui règne entre la chambre législative et le ministère. On s'attend à des explications énergiques, et on pense que ces démonstrations n’auront d’autre effet que la clôture ou même la dissolu tion des chambres. Il ne reste au gouvernement que le choix ou de sanc tionner la loi proposée par les états, ou de n’avoir plus de garde civique.. On croit assez généralement que c’est à une influence étrangère qu’est du le refus du prince régent de sanctionner celte loi, aussi bien que les au tres projets qui lui ont été envoyés depuis quelque temps par les états....