Extrait du journal

mener autant que possible les populations indigènes dans les vil les d’où notre présence les a chassées. Des lors, nous n’aurions point d’objection contre l’évacuation de Médéah, de Milianahetde Mascara, das deux premières surtout, si elle avait lieu sous deux conditions : la première, que ces villes ne seraient pas rendues à Abd-el-Kader ; la seconde, que des stations militaires seraient établies dans le voisinage, de telle sorte qu’il nous tût toujours possible de commander la soumission et de punir la révolte. Mais restreindre la colonisation à la banlieue d’Alger, l’étouf fer dans l’enceinte de l’obstacle continu, nous aimerions mieux cent fois l’abandon immédiat. Le pays y perdrait moins d’hommes et d’argent; et il n’en recueillerait pas plus de honte. Nous avons dit déjà que l’obstacle continu était une sottise. II parait que c’est de plus une perfidie. Les partisans de l’occupation restreinte, qui n’est autre chose que l’abandon à terme, s’en fe ront tôt ou tard un argument pour demander la concentration de toutes les troupes autour d’Alger. Ce jour là si l’opinion publique cède, la colonie est perdue. Nous l’affirmons sans crainte d’être démentis par l’événement. Que le pays y prenne garde et qu’il se tienne pour averti. Sans pouvoir garantir l’authenticité des faits révélés par le Courrier français, nous y croyons cependant ; car ils sont très vraisemblables. Comment expliquer autrement que le ministère ait pu avoir besoin d’un dévouement plus robuste que celui du négociateur de la Taffna?...