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La Quotidienne, 15 août 1845

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La Quotidienne
15 août 1845


Extrait du journal

jours les mêmes. Un bonnet, une chemise, un maillot, un drap de lit qui se coupe pour faire des ‘langes. Au lieu de bonbons, de dragées, le parrain distribue quelques kilogram mes de morue. En allant à l’Eglise, on suit constamment le grand chemin ; le cortège serait d’ailleurs repoussé de tout sentier qu’il voudrait prendre à travers unjehamp, à travers un bois; on croit fermement, dans le pays, que tout passage sur une pièce de terre, à propos de baptême, de noces ou de funérailles, confère, à celui qui a guidé le cortège, la posses sion du sol qu’il a foulé. Dans l’Aquitaine, pas un paysan n’a de sa vie vu le Code civil ; en Normandie, les enfans le sa vent par cœur. La science des uns est-elle préférable à la simplicité des autres ? Il n’a point été envoyé de lettre de faire part ; de bonnes raisons auraient empêché de les lire, et toutefois, parens, amis, voisins, tous sont accourus. Le baptême a lieu sans incident remarquable. Quelques mots de remerciement sont adressés à AI. le curé ; il faut ensuite que le parrain sonne la cloche, autrement l’enfant serait sourd, sourd comme voudrait souvent l’étre, pour quelques heures, un journa liste condamné à suivre exactement toutes les séances de certaines assemblées législatives. On s’en revient en chantant des vers patois ; on arrive à la maison des pareus, la porte est fermée ; le parrain et la marraine frappent trois coups ; le père vient ouvrir et recevoir l’enfant. Tout le monde se met à table et alors commence un fumeux tronçon de chiere lie ; que l’on nous passe cette expression gargantuesque. On boit à perdre haleine, on mange comme une troupe de re quins, et plus on boit, plus on mange, plus la soif s’allume, plus l’appétit redouble, on parle, on vocifère, on chante tous à la fois ; c’est un bruit à rendre jaloux le tonnerre, celui des colonies s’entend, celui dont la voix résonne bien au trement que celle de son cousin, le tonnerred’Europe, pauvre hère enroué, pulmonique, qu’un asthme opiniâtre empêche toujours de crier bien fort. La viande est bannie des repas que nous décrivons ; elle coûterait trop cher; l’Amphitryon, c’est à dire le parrain, se trouverait après la fête, tout aussi ruine qu’un actionnaire. En revanche, on a le légnme à in discrétion et on met à sec des barriques sur lesquelles l’oc troi n’a rien à percevoir. Se relire chez soi qui peut mar cher ou se traîner ; c’est le petit nombre ; le reste des con...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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Données de classification
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