Extrait du journal

qui ne produisent ras tin régiment, et ses discussions où reten tit le nom de liberté, et qui n’enfantent que des lois despotiques. Nous ne lisons pas dans l’avenir, mais dans tous les cas, la magni fique place dans l’histoire ne sera pas pour le triste gouverne ment de Christine. Il y a ici un rôle que l’histoire ne pourra pas s’expliquer, c’est celui île l’Europe assistant avec tant d’indifférence à cette lutte d’un peuple expirant sous sa propre énergie. Ce peuple, c’est la vieille Espagne, la nation de Chartes-Quint, cette Espagne qui. alors que l’Europe était asservie, signala la grande résistance contre l’empire universel de Napoléon; on semble oublier que de ce royaume, relégué à l’extrémité du continent, sont partis ton» les grands mouvemens qui depuis le 16" siècle ont jeté les gouvernemens el les peuples dans des destinées nouvelles. Et encore s’il n’y avait qu’une question politique dans tout ce qui se passe en Espagne, on permettrait aux cabinets de ne point s’en occuper. C’est si peu de chose que la politique, pour les hommes d’état de nos jours ! Mais n’y a-t-il pas aussi dans ce malheureux pays une question d’humanité? Les Espagnols sontils donc jetés hors de la loi naturelle? Leur fraternité avec les autres peuples est-elle rompue? Ne sont-ils plus hommes ? On avait de la pitié autrefois pour les nations dévastées par la guet re; mais il est évident qu’on ne veut pas en avoir aujourd’hui pour les ravages plus affreux d’une révolution. Nous ne ferons pas ici une érudition vu’gaire, nous ne rappellerons pas que les vainqueurs de Carthage lui imposèrent (le ne plus sacrifier des victimes humaines ; seulement on bous permettra une réllexion affligeante : Voudrait-on pl *cer les sociétés chrétiennes plus bas que la société païenne, que cependant nous avons détruite en la flétrissant du nom de barbare?...