Extrait du journal

On s'étonne que ce soient des hommes de la Monar chie qui protestent contre cette dégradation ; mais la Monarchie, avec sa constitution catholique, tendit incessamment à l’élévation, à l’affranchissement, à la dignité du peuple. Imaginez une nation soumise réel lement ii toutes les conditions de la loi chrétienne, est-ce que là vous verrez l homme exploité par l’hom me ? Les hommes de la Monarchie sont les hommes de la liberté. Et plus un système politique s'écarte du christianisme, plus il est conduit à l’oppression. La question des charpentiers est un incident dans celle question générale et capitale du prolétariat. Les charpentiers, comme tous les ouvriers employés par des maîtres, sont plus ou moins dans une condition de servitude légale. Nul lien moral n’existe entre les uns et les autres : le lien, c’est l’argent. La charité est absente ; le travail même n’est pas libre. Cette situation est violente, elle est contre nature; et bien que la solution un soit complexe et difficile, les hommes de la Monarchie, c’est à dire ceux qui veulent substituer l’autorité morale à la domination matérielle de la force, s’appliquent à montrer l'énor mité d’un état de choses qui doit finir par des explo sions. Aussi ce sont eux qui ôtent à cette situation la plus grande partie de ses périls, en rappelant aux ou vriers, aux prolétaires, l’autorité qui, en d’autres temps, fit disparaître le servage. Ces associations ca tholiques d’ouvriers, ces préparations calmes et régu Hères de la liberté, par la vertu et par la loi, font contraste avec les associations d’exploitation de l’hom me par l'homme, progrès monstrueux de l’industria lisme moderne, où les ouvriers ne sont que des roua ges, oii la créature humaine, image de Dieu, est à peine une machine. Commençons par rallumer le sentiment de la dignité morale ; relevons l’homme, et alors il sera respecté. Après quoi viendra la mise en pratique des théories du travail, de l’association du travail, de la liberté du travail, théories simples et applicables, une lois que le maître pensera pouvoir et devoir mettre en commun des apports de nature di verse, l'argent et les bras, l’intelligence qui conçoit, et l intelligence qui exécute. C’est le problème qui restera à résoudre, et nous le croyons facile dans un système d'Etat également protecteur pour tous les hommes, n ayant pour lui-même d’autre hase que la justice, cl pour les autres d’autre règle que le droit commun et la liberté....