Extrait du journal

demment désiré, où le pasteur suprême s’approche de son épouse bienaimée, où vous faites votre entrée dans cette basilique patriarcale , dans celte église, mère et maîtresse de toutes les autres . Aucun autre jour ne pouvait être mieux choisi pour cette entrée solennelle : c’est le jour, en effet, où l’église célèbre, dans une sainte joie, l’entrée triomphante dans le ciel du Rédempteur des hommes, qui, apres de si pénibles travaux, ressus cité par sa vertu divine, s’éleva dans les cieux, et s’assit en vainqueur à la droite de son père où il demeurera dans les siècles des siècles. » Ce précieux souvenir nous donne la douce espérance de voir la barque mystique de Pierre, agitée jusqu’à ce jour par d’affreuses tempêtes et tourmentée par les flots soulevés, de la voir enfin reprendre, sous vos auspices et sous votre conduite, son cours heureux sur la mer appaisée, et l’Eglise retrouver la tranquillité après laquelle elle soupire depuis si long-temps. » Tandis que , du fond de mon cœur, très-saint père, je vous souhaite ces biens précieux,recevez ces clefs, emblème de votre suprême puissance, et avancez dans ce temple auguste du Sauveur, où il vous sera donné de vénérer les restes sacrés des apôtres Pierre et Paul. Quand vous entrez dans ce sanctuaire sacré , il me semble voir. Pierre , le prince des apôtres, lever glorieusement sa tête vénérable; et se rappelant tout cc qu’ont fait pour l’église catholique tant d’intrépides pontifes , brillans élèves, enfans renom més de saint Benoît qui se sont assis sur le chaire de Pierre et ont gouverné l’église dans les jours d’épreuves. Je le vois exalter d’une sainte allégresse, et demander pour vous au divin Sauveur des hommes , toutes les vertus et tous les dons qui fassent, aux yeux du monde entier, revivre en vous la piété et la science de Victor III et de Gelase II, l’affabilité d’Agathon et de Pic VII, leur admirable douceur, si propre à concilier les esprits; qui, enfin, en présence des ennemis acharnés de la république chrétienne , que l’enfer a vomis en ces temps malheureux , fassent applaudir en vous l’admirable fermeté d’âme de saint Grégoire, son invincible constance à défendre la li berté de l'église. » Après ce discours, durant lequel eut lieu la présentation des clés, il y eut baisement des pieds; ensuite la procession se mit en marche et s’arrêta à la grande porte de l’église; le pape, toujours#sur son trône, y reçut l’en cens, et l’on entonna le Te Deum. Le cortège traversa toute la nef. qui était richement illuminé ; arrivé à la chapelle Séverine, le pape descendit de son trône pour adorer le saint sacrement qui était exposé ; il alla ensuite vénérer les chefs sacrés des saints apôtres. Il fut de là porté à l’autel papal, où il reçut à l’obédience les cardinaux et déposa sur l’autel son offrande. La messe fut ensuite célébrée par le cardinal Pedicini ; et un discours sur la circonstance fut prononcé après l’évangile. Après la messe, le souverain pontife , couronné de la thiare et assis sur son trône, fut porté à la loggia , qui domine les montagnes d’Albano de Frascati, et de là donna la bénédiction à un peuple ‘immense que la céré monie avait attiré, et publia une indulgence pléniere. Plusieurs salves d’ar tillerie,se firent entendre du château Saint-Ange , et le pape rentra, chez lui au milieu des plus vives acclamations. BELGIQUE. —Bruxelles, 22 juin. (Correspondance.—Extrait des feuilles belges.) L’armée belge tant vantée est toujours dans un état pitoyable comme or ganisation et disciplinée. Vous allez en juger. Un bataillon de la garde ci vique mobilisée , en garnison à Gand , réunit en armes sur la grand’place, a refusé de faire le service , se fondant sur ce que diverses réclamations pour obtenir des objets d’habillement indispensables , n’ont pas été écou tées. En effet, des demandes de pantalons et de souliers ont été adressées au ministère de la guerre , depuis long temps , et sont restées sans résultat jusqu’à ce jour. Cette inconcevable négligence est plus qu’une faute grave dans les circonstances actuelles , dit PIndépendant, et on nous assure qu’elle ne se borne pas à ce qui concerne les gardes de la province de Liège. Autre chose : avant hier , un soldat de l’artillerie s’est présenté pour loger chez un cultivateur à Molembeck Saint Jean , avec deux chevaux et sans billet. Toutefois , celui ci s’apprêtait à le recevoir , lorsque le militaire, fa tigué des aboiemens d’un clnen à l’attache dans la basse-cour , courut sur lui et le tua à coups de sabre ; ensuite il obligea le domestique et le maître de la maison à sortir , à l’exception de l’épouse de ce dernier, envers la quelle il se serait porté à des actes de brutalité. Pendant ce temps -, une patrouille dont on requit l’assistance arriva, et ce ne fut qu’après une lutte violente qu’on parvint à se rendre maître de cet individu. —Une dépêche a été expédié hier à midi par le ministre de la guerre pour le général Merhcrbc , à Gand. —Un officier d’ordonnance est aussi parti hier après-midi, avec des dé pêches du même ministre pour le quartier général à Ter monde. —Le Moniteur belge a paru ce matin avec deux feuilles en blanc , par suite d’un refus de copie de la séance fait par le sténographe des chambres, en vertu d’un ordre signé Ed. Stevens , chef de la première division au mi nistère de l’intérieur. Le Moniteur pour demain des détails sur cette affaire. Un nouveau Moniteur a dû paraître ce matin chez M. Demat....