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La Quotidienne, 27 juin 1834

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La Quotidienne
27 juin 1834


Extrait du journal

écrits des hommes graves et des voyageurs célèbres qui l’ont précédé : néanmoins, toutes les fois qu’il veut bien oublier ses malheureuses idées pour peindre les scènes sublimes de la nature, son style grandit en pro portion du sujet ; ses scènes maritimes sont généralement bien retracées et soutiennent avantageusement la comparaison avec celles de Basil liait et de Tom Cringle;ses descriptions des Indes, des Archipels et des îles qu’il a parcourus sont gracieuses, chaudes comme le beau ciel qui les a inspi rées. Quelques épisodes semés çà et là dans le récit de ses aventures sont de nature à captiver soit par une touchante suavité, soit par des émotions poignantes. Nous citerons , particulièrement, la description d’une chasse au tigre , qui est peut-être ce qu’il y a de mieux en ce genre. C’est à cette partie du livre que les éloges doivent s’adresser, et il faut déplorer l’égare ment funeste qui a dicté le reste. Trelawney fut, dès sa jeunesse, un être à part, rebelle à toute subordi nation, à toute contrainte. Sa conduite au collège ayant nécessité plu sieurs fois son expulsion,son père, dont il attaque vivement le peu de ten dresse pour lui. le fit entrer dans la marine, Trelawney devint enseigne. Dès son premier voyage, il eut plus d’une occasion de manifester la rai deur de son caractère: les punitions ne lui manquèrent pas : mais la dis cipline sévère de la marine anglaise, au lieu de le dompter, ne fit que l’ir riter davantage. Il devint, qu’on nous passe le mot. un mauvais garnement. Le navire sur lequel il était embarqué, appartenait à la compagnie des Indes^ arrivé à sa destination, Trelawney obtient d’aller à terre, s’enivre, tue à moitié un officier qui lui enjoint de retourner à bord, et déserte enfin pour jamais son navire et renonce à sa patrie. Ce premier moment de li berté fut signalé par des actes qui préludèrent dignement au reste de sa carrière. Comme un jeune tigre long temps enchaîné, il secoua ses mem bres engourdis et reprit son instinct malfaisant. Il débute par le meurtre d’un marchand javanais dont il a saccagé les magasins ; puis il incendie un village, se vautre dans la débauche et le vice. Après une suite assez longue de prouesses sur lesquelles nous ne nous appesantirons pas, nous voyons Trelawney, lié à un corsaire hollandais, de Ruvter, se jeter avec un équipage composé de l’écume de toutes les nations, dans un mauvais vaisseau, et commencer à vingt ans ces pirateries qui l’ont rendu fameux. Il est libre! s’écrie-t-il avec orgueil, et du pont de son navire, il déclare guerre aux tyrans, ou plutôt à la société tout entière. Les scènes de car nage se succèdent rapidement -, il ne faut rien moins que les trois volu mes qui composent les Mémoires, pour en présenter le récit. Trelawney se complaît, il s’admire dans ces sanglantes mêlées, il parait y trouver une grande volupté!... Quelle volupté !... Des millions de victimes, des navires coulés, des équipages müraillés, telles sont les choses plus ordi...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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