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La République française, 14 janvier 1898

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La République française
14 janvier 1898


Extrait du journal

Les Travaux de la Chambre La Chambre des députés va régler, -uiourd'hui, son ordre du jour ; cette opération ne sera pas très compliquée. Chacun reconnaîtra, sans doute, la né:essité de reprendre au plus vite la discussion du budget, interrompue par la clôture de la session extraordinaire. Le gouvernement a décidé de deman der aux députés de vouloir bien te nir deux séances par jour, à partir de lundi prochain, afin de voter la loi de fi nances dans le plus bref delai possible. il n’est pas douteux que sa proposition soit adoptée.Mais cela ne suffira évidem ment pas pour que la Chambre achevé rapidement sa tâche la plus urgente. On aura beau multiplier les séances : si elles sont mal employées, si l’opposition s’obstine à soulever des incidents et des interpellations sur tous les chapitres, :’examen du budget pourra être fort long et lort laborieux. Nous ne souhaitons pas, pour bien des raisons, qu’il en soit ainsi. L’intérêt de tout le monde, du gouvernement, de la majorité et même de la minorité, est as surément que la loi de finances puisse être promulguée avant la fin de février. Ceux qui ont accusé le cabinet de pro longer le débat pourfaireperdre le temps de fa Chambre et négliger les réformes ne parlaient pas sérieusement. Le cabi net n’a certainement pas demandé à ses adversaires politiques de déposer des amendements et des projets de résolu tion, de développer des questions et des interpellations à chacune des séances qui devraient être exclusivement consa crées au budget. L’opposition s’est efforcée d’acculer la Chambre aux douzièmes provisoires; aile y a tort bien réussi. Mais par cela même que ses procédés d’obstruction éclataient à tous les yeux, elle n’en a pas recueilli les avantages qu’elle en espérait. C’est sur elle seule et non sur le gouvernement ou la majorité que l’o pinion publique a fait peser les respon sabilités de l’impuissance parlementaire. En se livrant à des attaques et à des as sauts sans nombre, l’extrême gauche n’a atteint qu’elle-même,elle s’est discréditée et affaiblie ; en revanche, elle n’a causé aucun préjudice à ses adversaires. Nous avons donc le droit de dire que, dans son intérêt même, elle devrait suivre une autre conduite. A quelques mois des élections générales, le pays attache, cela va de soi, une particulière importance aux discours, aux actes et aux votes de ceux dont il va être appelé à juger l’attitude. S’il s’aperçoit que 1 ob struction,le désordre elle bruit viennent toujours du même côté, que la stérilité législative est provoquée par les mêmes causes, c’est-à-dire par l’abus des discus sions irritantes et négatives, il n’hésitera pas à se prononcer contre les auteurs du gâchis.Les séances tumultueusespeuvent distraire une minime partie du public ; elles alarment et elles énervent l’im mense majorité du corps électoral. Ce ne sont pas des débats retentissants, ce sont des actes, de bonnes lois que le pays ré clame. Et lorsqu’il fera le bilan de la législature actuelle, ce ne sera pas des séances agitées,ce sera des réformes qu’il tiendra compte pour apprécier la con duite de ses élus. Si le budget de 1898 était voté danÿ un lai normal, la Chambre des députés pourrait, avant les élections générales, accomplir nombre d’améliorations utiles tt pratiques. Nous avons sous les yeux * état de ses travaux qui a été distribué ivanthier à tous ses membres, c Au moBteut où la Chambre reprend ses tra-> ^ux, lisons-nous dans ce document, il...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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