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La République française, 6 juillet 1892

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La République française
6 juillet 1892


Extrait du journal

la Chambre ne parut pas ici se mettre à la place du ministre, ensuite pour que l’on ne pût pas dire que les armements maritimes avaient été retardés d'une heure ou gênés en quelque partie que ce pût être par l'effet de la volonté parlementaire. Dans une question aussi grave, aussi complexe, aussi délicate, où il était impossible à chacun de se faire une opinion raisonnée en quelques mots et au milieu du feu de la ba taille, n'eût-il pas été d’une souve raine imprudence de refuser des fonds que le ministre déclarait être de la plus absolue nécessité et qu’il doit appliquer immédiatement aux œuvres de la défense nationale? Et, comme nous le disions encore, si le ministère de la marine doit con tinuer les errements anciens et ne pas retirer de ce nouveau et lourd sacrifice de la nation un meilleur emploi que par le passé, on verra, au mois de novembre, lors de la dis cussion du budget de la marine, à établir d'une manière définitive les responsabilités de ceux qui ont en main l'argent et le pouvoir. Tels sont les sentiments qui ont guidé la Chambre dans son vote : tels sont aussi, on peut le dire, les sentiments qui ont inspiré les paro les et l’attitude de M. le ministre de la marine dans la discussion. 11 n’a cessé de déclarer, dans ses réponses à M. Clémenceau, en mettant en avant sa responsabilité de la façon la plus nette et la plus loyale, qu'il portait tout son effort sur la fabri cation d'un matériel neuf et sur 1 ins tallation de l’artillerie transformée à bord des bâtiments de la flotte. Que pouvait-on lui demander de plus? Rien, à cette heure. Tout le monde l'a compris. Mais au mois de novem bre il pourra se présenter devant la Chambre avec des résultats d’une clarté indiscutable. Pas plus alors qu’aujourd'hui on ne demandera des choses qu’on ne doit pas demander, des chiffres et des nombres que le gouvernement juge nécessaire de tenir par devers soi. Il n'y aura jamais sur ce point à craindre d’une majorité française des exigences quelle ne peut avoir. Mais on sait parfaitement que les moyens ne manquent pas pour faire connaître sans imprudence à la représentation nationale les résul tats d’une action énergiquement sou tenue et poursuivie pendant six mois, et ces résultats il faudra les voir, les palper, les peser en parfaite connais sance de cause. L’opinion du pays a été assez et trop agitée dans ces derniers temps par les polémiques plus ou moins justifiées sur les choses de la .marine : il importe que désormais on se sente en pleine assurance de ce côté comme de tous les autres côtés. La France veut avoir avant tout une foi entière dans l’énergie et dans la vigilance de chacun des services qui sont chargés de sa sécurité et de son honneur. Le ministre delà marine a...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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