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La République française, 17 septembre 1873

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La République française
17 septembre 1873


Extrait du journal

El les docteurs politiques qui veulent toujours donner des remèdes à notre pays ne se rendent pas compte de cet état en apparence étrange et pourtant si na turel ! Ils ne comprennent pas que c’est eux-mômes qui créent la maladie qu’ils veulent guérir. D’où viennent, en effet, ces révolutions successives, si ce n’est des obstacles qu’on apporte à l’exercice pacifique de la volonté nationale ? L’état contre lequel on lutte, qu’on déclare anormal et malsain, qu’on voudrait mo difier, cet état, quand il est bien pratiqué, a un nom : il s’appelle le régime républi cain. Seulement, au lieu de le prendre pour ce qu’il est et tel qu'il est, on cher che à le contrarier, à le déformer : on l’oblige à prendre en quelque sorte un déguisement pour se faire accepter. Au lieu de régulariser ce régime républicain, de l’instituer d’une façon méthodique, de donner jour et heure à la nation pour qu’elle change ses gouvernants, on re foule sans cesse cette souveraineté prête à s’exercer, on lui crée des entraves lé gales, on décrète l’immobilité à la place du changement, on fait appel à l'héré dité au lieu de l’élection. Et l’on s’étonne après cela que la Fran ce fasse des révolutions ! Ce qui est bien plus étonnant, c’est qu’elle les fasse si courtes et relativement si tranquilles. Ce qui est vraiment extraordinaire , c’est qu’après ces efforts violents qu'on lui im pose, elle reprenne si vite ses habitudes d’ordre et de travail. Il faut qu’il y ait dans notre pays une bien grande dose de bon sens et de patience, pour que nos mouvements révolutionnaires laissent si peu de traces. Cela seul devrait ouvrir les yeux aux plus aveuglés et leur montrer ce qu’il faut à notre pays, ce qu’il veut d’une volonté de plus en plus impérieuse. Ce que veut décidément la France, c’est de n’éireplus troublée dans l’exercice de sa souveraineté. Elle veut se gouverner elle-même, dans la pleine acception du mot, par conséquent changer ses gouver nements pour les mettre sans cesse en harmonie avec elle, en communion avec ses propres idées. En un mot, elle veut être en République, mais en République reconnue et organisée. Elle veut en finir avec toutes les fictions constitutionnelles, appeler les choses par leur nom, et, puis qu’elle est une République, laisser de côté ce qui convient à Orléans. Bonaparte ou Chambord. A ce prix la France sera tranquille ; à ce prix elle redcüendra ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une grande et forte nation, respectée au dehors, prospère au dedans....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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