Extrait du journal

LA FEMME DU XXe SIÈCLE D’après deux ouvrages récents (1). La condition sociale des femmes se transforme rapidement sous nos yeux, et ce n’est pas une des moindres nouveautés de l’époque où nous vivons. Reportez-vous de vingt ans en arrière. L’éducation féminine était restée, à peu de chose près, ce qu'elle était au temps de Molière. Pour les parents qui ne pouvaient euxmêmes élever leurs filles, il n’y avait de choix qu'entre la pension ou le couvent : éducation quelquefois sérieuse, mais insuffisante le plus souvent. Un grand ministre, M. Duruy, eut la pensée que les femmes méritaient mieux, et il créa les cours secondaires : ce qu’étaient ces cours, on le voit dans les livres excellents que nous a laissés Paul Albert, modèles de bon goût et modèles de bon sens. Cependant, la tentative de M. Duruy parut à beaucoup révolutionnaire et dangereuse. Ces faits datent d’hier; si on les rappelle, c’est pour mesurer le chemin parcouru. L’enseignement secondaire des jeunes filles est aujourd'hui organisé : il a ses professeurs, ses programmes, ses diplômes, ses concours. Discutez, si vous voulez, certains détails de l’œuvre accomplie ; exprimez le regret qu’en inscrivant le mot « lycée » au-dessus de la porte des nouveaux établissements d’éducation, on se soit donné...