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La Vie littéraire, 27 décembre 1877

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La Vie littéraire
27 décembre 1877


Extrait du journal

rutiler du faubourg Antoine, une épouse et une mère sublime, un type de résignation vaillante, de dévouement simple et comme inconscient. Douée de ce grand bon sens populaire qui s’égaie si franchement, si largement, elle avait un sourire d une rare malice, de petits yeux fins et clairs qui voyaient la réalité des choses et ne s abusaient guère. Son fils lui a toujours témoigné une vénération attendrie, qui était fort touchante et qu’il a plus d’une fois consacrée dans ses œuvres. Cette femme admirable, trop pauvre pour avoir jamais une servante, qui nourrit elle-même tous ses enfants, trouvait entore le moyen, après avoir vaqué aux soins multiples du ménage, de consacrer une partie de ses nuits à copier des rôles pour augmenter les ressources de la maison, qui devinrent absolument insuffisantes, lorsqu’en 18481e mari, mis à la retraite, tomba malade et dut rester cloué dans un fauteuil, où la paralysie le retint dans l'impuissance jusqu’à la mort. Tant que le père fut debout, la joie habita la maison avec la gêne, mais alors ce fut la misère noire. Le fils, enfant pâle et maladif, songeur triste et doux, aimait à raconter aux enfants de son âge les histoires de l’ancien Testament et les fables de Lafontaine que son père lui récitait ou lui lisait souvent, avec des intonations d’acteur. A la pension, il passait pour une espèce de conteur arabe, autour de qui, pendant les récréations, les camarades, assis par terre, se rangeaient pour l'écouter....
La Vie littéraire (1875-1878)

À propos

Données de classification
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