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Le Charivari, 10 décembre 1865

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Le Charivari
10 décembre 1865


Extrait du journal

Enfin justice est faite. Tous les journaux prussiens nous annoncent que le comte d’Eulenbourg, celui qui avait passé si gentiment son sabre à travers le corps du cuisinier Ott, vient d’être condamné à rester neuf mois dans une forteresse. Neuf mois de détention pour avoir assassiné un homme, ce n’est guère, à notre avis. Si on avait eu les mêmes ménagemens pour Dumolard, en supposant qu’il ait occis dix bonnes, après neuf an nées de prison il eût pu être mis en liberté et jouir dé toute la considération de ses concitoyens et surtout des bourgeois, qui ont toujours à se plaindre de celte caté gorie de domestiques. Maintenant reste à savoir si le comte d’Eulenbourg s’ennuira dans sa forteresse. Si pour lui une heure paraît une journée et une journée un grand mois, la peine sera assez sévère. Après tout, pour un simple cuisinier, on ne peut pas demander un châtiment de premier ordre. Seulement nous doutons fort que cette détention pa raisse si dure que cela au prisonnier. Avec votre agrément, le Charivari va vous mettre au courant de la vie que mènera le condamné. Nous allons vous faire assister à une petite comédie. Asseyez-vous dans ce fauteuil. Pan, pan, pan ! Les trois coups sont frappés. Au rideau ! — Mon cher ami, dit le comte à son gardien, je m’ennuie fort aujourd’hui. — Que voulez-vous faire pour vous distraire? — Je n’en sais rien. — Ce ciel gris est fort triste, en effet. — Il est assommant....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • georges
  • paul girard
  • dumolard
  • rome
  • mexique
  • vatican
  • sonora
  • paris
  • mexico