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Le Charivari, 14 juillet 1851

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Le Charivari
14 juillet 1851


Extrait du journal

Il est certain que les apparences semblaient leur donner raison. Mais le Constitutionnel qui n’est jamais dupe des apparences et qui a l’habitude d’aller au fond des choses, s’étant livré à une enquête minutieuse sur le fait en question, a découvert que ce n’étaient pas les ennemis de la loi électorale qui s’étaient abste nus, mais au contraire les partisans les plus dévoués de cette loi. Il y a là une contradiction apparente au premier abord ; tout s’explique cependant, du moins le Constitutionnel explique tout, et pour ne parler que de l’énigme qui nous occupe, il en a trouvé le mot dans une nouvelle gentillesse de messieurs les dé magogues. On sait que le Constitutionnel est toujours à l’af fût des gentillesses de ces messieurs j il ne leur en passe aucune, et il se fait un devoir de les signaler à l’animadversion de tout galant homme. Voici donc le méchant tour qu’ils ont imaginé pour obtenir des abstentions. Us se sont procuré dans les bureaux de la préfecture la liste de tous les électeurs inscrits, et ils ont envoyé à chaque élec teur une circulaire ainsi conçue : Monsieur, Vous êtes convoqué pour procéder à l’élection d’un représentant du peuple. Messieurs les démagogues vous verraient de fort mauvais œil vous rendre à cette convocation. En conséquence, ils vous prient de vous abstenir. Au besoin, ils vous l’ordonnent. Si vous passez outre à cette injonction, il vous ar rivera du désagrément. La moindre des choses à la vérité, mais une chose qui pourrait peut-être vous contrarier. On vous coopéra le nez et les oreilles. C’est en gémissant que nous nous verrions forcés d’en venir à cette extrémité, mais nous y viendrions. De plus, on s’emparera de vos biens et de made moiselle votre fille, si elle est assez heureuse pour nous donner dans l’œil. Vous êtes averti. Mort aux tyrans ! Vive Brutus, Barbés, Raspail, ainsi que la République démocratique et sociale ! Signé*: MESSIEURS LES DEMAGOGUES. On peut juger, dit le Constitutionnel, de l’effet de cette abominable circulaire. Au jour fixé pour l’é lection, le préfet a envoyé son secrétaire au haut de...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • de castellanne
  • ranelagh
  • battaille
  • magne
  • raspail
  • paris
  • asnières
  • la république