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Le Charivari, 17 juillet 1839

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Le Charivari
17 juillet 1839


Extrait du journal

d’inviolabilité pour la vie des lapins! plus de pols>devin ! plus de rapaces aux affaires ! plus de traîtres en honneur! plus d’imbéciles au pouvoir! plus de pairs de France! deuxième garde. — Ah bah! le vieux bizet. — Je vous parle d’il y a cinquante ans. Les arts sont protégés, les lettres encouragées, la presse délivrée ! pas de timbre, pas de cautionnement, pas de Frank-Carré! La politique de famille est anéantie. Plus d’intrigues de cour! La France ne s’hu milie plus devant l’étranger ! Elle parle haut! Les rois tremblent à leur tour à sa voix, et tous les peuples es pèrent en elle! La Franceesi glorieuse, respectée, et, comme on dit, elle occupe véritablement le rang qui lui appartient en Europe! PREMIER GARDE. — Ah bail ! LE vieux bizet. — Je vous parle d’il y a cinquante ans. Les droits des citoyens sont proclamés et respectés ! Plus de perquisitions domiciliaires, plus d’incarcéra tions préventives, plus d’assommades sur la place pu blique ! La pensée est libre ! plus de censure ! plus de procès à la presse ! plus de bagnes pour cause politi que ! plus de prisons d’état ! plus de Bastille enfin ! TOUS LES gardes. — Ah bah ! le vieux bizet. — Je vous parle d’il y a cinquante ans. Et voilà pourquoi, comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, j’ai voulu monter ma garde ce soir, 14 juillet, ici même, en commémoration de la glorieuse journée où nous autres, gardes nationaux de ce tempslà, nous nous insurgeâmes pour renverser le dernier boulevard du despotisme, cette Bastille où tant de mal heureux gémissaient pour cause d’opinions politiques. Une légère inquiétude se manifeste en ce moment aux environs du poste. Le bruit circule qu’une troupe d’insurgés à cheval a été aperçue se dirigeant vers le Luxembourg pour y délivrer lés prisonniers du 12 mai Le poste prend les armes, se range en bataille et reçoit une distribution de cartouches. Après une heure et demie d’attente, il est reconnu que le prétendu rassem blement d insurgès n’est autre chose qu’une petite troupe de singes habillés en généraux et à cheval sur des chiens, lesquels se livrent près de là a leurs exer cices ordinaires, au son du fifre et du tambourin. D'où l’alerte qui vient de courir successivement tous les postes, depuis la barrière du Trône jusqu’à Neuilly. — L’erreur étant bien constatée, le poste dépose les armes et rentre. Un caporal vient alors relever le vieux bizet, dont la faction est finie. le vieux bizet, s'abouchant avec son successeur et à voix basse. — Voici la consigne : Gloire, patrie, liberté. le successeur. — Ah bah ! le caporal. — Qu’est-ce que vous lui dites donc là? Ce n’est point la consigne d’aujourd’hui. le vieux bizet. — C’est vrai, je me trompais . je parlais d’il y a cinquante ans, ici même, à pareille...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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