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Le Conservateur, 19 octobre 1890

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Le Conservateur
19 octobre 1890


Extrait du journal

plaudissements de son auditoire, il termina son boniment par un air de bravoure en l’honneur du clocher de village, « qui n’est pas seulement l’expression du sentiment religieux dans ce qu’il a de plus pur, l’élan instinctif de l’Ame vers le Ciel, mais aussi l’incarnation extérieure et com me le phare de la commune ellenième >. On assure qu’en écoutant ce saint homme, parlant comme leur curé, des paysans se crurent nu sermon et, la harangue finie, se signèrent ma chinalement. Si nous avions l’honneur d’être un habitant de cette commune privilé giée, et que nous eussions assisté à cette belle cérémonie, nous aurions peut-être commis la même distraction; mais ensuite nous aurions demandé parole pour dire à notre député : « Nous vous remercions beaucoup, monsieur le député, de vos belles paoles, de vos belles promesses et de votre beau clocher. Nous sommes jien heureux d'apprendre de vous, — qui le voyez de près et devez sa voir à quoi vous on tenir, — que 1* gouvernement veut faire tout ce qui dépendra do lui pour favoriser l’exer cice du culte : cela nous permet ti’es>ércr qu’il a compris la sottise d’en voyer les séminaristes à la caserne et qu’il va les ramener nu séminaire ; car la meilleure manière de favoriser 'exercice du culte, c’est évidemment do ne point gêner le recrutement do ses ministres. Construire ou orner à grands frais, des églises, s’il ne devait plus s’y trouver do prêtres pour y dire la messe, ce serait une stérile prodigalité, dont nous aurions à vous demander compte, au lieu de vous savoir gré. > Aucun Guliemruptais, n’a osé tenir ce langage à l'honorable député ; mais plus d’un a dû en avoir bonne envie. Il y a uno si étrange inconséquence, une si répugnante hypocrisie dans la conduite de ce gouvernement qui se défend d’être hostile à la religion, qui bâtit ou répare des églises, qui nomme des évêques, pose la calotte rouge, par les augustes mains de son Président, sur la tête des cardinaux, et, après avoir constaté la situation officielle du clergé dans le pays, cherche à le miner sourdement, et, pour se donner cette satisfaction, grossit l’armée do conscrits inaptes, par leur vocation même, au métier militaire, et s’oppose même à ce qu’ils y reçoivent le seul emploi qu’ils puissent remplir utilement : celui d’ambulancier ! Des républicains, ayant le courage de penser par eux-mêmes et de dire ce qu’ils pensent, rougissent pour leur parti d’une si odieuse absurdité : « Est-cc nu menuisier de l’es couade, — écrivait récemment M. Charles Laurent, — qu’on dit de tailler la barbe des hommes ? Est-ce au forgeron qu’on dit de faire la soupe ? Est-ce au tailleur qu’on de mande do réparer les armes ? Choisiton celui dont c’est le métier de faire du pain pour recoudre les tuniques déchirées ? > Non : pour toutes ces spécialités nécessaires au bon ordre du régiment à la vie des hommes, à leur bien-être à leur armement, à leur uniformev on consulte leur passé, on obéit fidè lement aux indications que donne leur vie civile. > Et Ton changerait de méthode tout exprès pour les séminaristes !... > C'est la plus abominable des tyrannies et le plus sot des calculs que de leur refuser, parmi tant de...

À propos

Le Conservateur est un journal hebdomadaire publié à Marennes entre 1877 et 1913.

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