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Le Constitutionnel, 15 juillet 1833

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Le Constitutionnel
15 juillet 1833


Extrait du journal

de se rallier autour de la bannière qui avait triomphé en juillet. Appeler et maintenir le nouveau gouvernement dans la voie nationale était le be soin avoué de tous : c'est là que tendirent mes constans efforts. » Cette anuée, un autresigne avait été arboré. La faction du privilège et de l'aristocratie étrangère n'était pas seule à essayer des tentatives de guerre civile, et à solder l'insurrection. Le parti républicain avait égale ment publié son programme, déclaré ses vœux , ses desseins et ses espé rances. Il a ses asspeiations et ses journaux ; il compte dans ses rangs des hommes d'un beau talent et d'un grand courage. Je le connais d'autant mieux , que je retrouve plusieurs de mes amis auprès de lui. En rejetant la chimère qu'il recherche vainement, car je crois la république impossi ble en France, je rends justice aux sentimens qui l'animent ; mais j'ai dû regarder autour de moi pour tracer ma ligne politique. » C'est ma conviction bien profonde et bien sincère que la monarchie constitutionnelle est la seule forme de gouvernement qui convienne à la France, à l'étendue de son territoire, à ses habitudes et à scsEmœurs. Lors que la volonté nationale a établi une dynastie nouvelle au milieu de nous, je l'ai avertie, dans la sphère d'autorité qui m'avait été donnée,, je l'ai avertie comme moyen de la consolider plus fortement, jamais comme but pour l'abattre. ■ ; «Quoiqu'on dise, la cause de laliberté est à jamais gagnée. Dans ma pen sée, la monarchie représentative ne peut songer à lutter contre elle. Dans la réalité, l'entreprît-elle, il y aurait impossibilité de réussir, en présence de la force irrésistible de l'opinion et des institutions que possède le pays. ^ ^ . » Le moment me paraît donc arrivé où les hommes qui veulent sincèrerement la stabilité de l'ordre de choses fondé par la révolution , doivent se rapprocher et s'entendre, et je profiterai constamment de la haute position politique que je dois à vos suffrages pour y travailler de tous mes efforts. La prospérité de notre beau pays le demande ; oublions les fautes passées; s'il y en a eu dans tous les rangs, n'est-ce pas la suite ordinaire des violen tes commotions politiques ? Je ie répéterai encore : usons de notre in fluence respective pour anéantir jusqu'aux traces de ces haînes souvent sans motifs fondés , que nos malheureuses divisions nous ont trop long temps léguées : ce serait là un inappréciable service pour notre localité. Efforçons-nous de le lui rendre.» . » La faction carliste est condamnée à l'impuissance. Sans racines dans le sol, ses promesses de suffrage universel ne portent point de séductions avec elles. On sait comment elle les mit à exécution lorsqu'elle avait le pouvoir. Pour parvenir à ses fir.s , c'est par centaines qu'elle retranchait les électeurs libéraux. Ce n'était point le droit, c'est l'opinion qu'elle con sultait. Aujourd'hui le masque politique ne peut plus couvrir les visages. On apprend, par le passjé, ce que serait cette constitution que le droit di vin prétend nous réserver. La légitimité a été chassée saus retour. Justice, protection pour les carlistes , comme individus ; préférence pour eux et leurs principes, jamais. Que le gouvernement s'en souvienne, ce sera tou jours là son premier devoir. » La république est le rêve d'une ame généreuse ; mais nous sommés peut-être le peuple de la terre le moins fait pour elle, avec nos ambitions, notre civilisation , nos passions si mobiles et si ardentes. Comme je suis habitué depuis long-temps à dire hautement ce que je pense, je déclare que je regarderais son établissement comme le signal de malheurs pour notre pays, et je voudrais faire pénétrer dans tous les cœurs la conviction qui anime le mien. La république I c'est, je le sais, l'entraînante illusion de la jeunesse ; mais ce ne sont pas les théories qu'il faut juger, «'est la possibilité de leur application. Eh bien! cette forme gouvernementale convient-elle à la France telle que ses mœurs l'ont faite ? L'expérience des hommes et des choses répétera mille fois que non. »Je conçois l'entraînement des opinions républicaines ; aussi, je le pro clame, ce' n'est pas par des calomnies et du dédain qu'il faut les combat tre , c'est par le raisonnement et l'évidence de ce qui se passe autour de soi. Ce sont là des armes qu'il faut employer contre des adversaires que nous devons estimer. Peut-être est-ce en marchant constamment dans cette route, que nous ramènerons à nous des hommes de cœur, qui finiront par reconnaître combien est impraticable la réalisation des vœux qu'ils ont formés, et avec quelle immense majorité la France repousse l'application de leurs doctrines. » Je dois le dire, puisqueje le crois . ce n'est pas la liberté qui est au jourd'hui en péril ; c'est le pouvoir qui a besoin d'être entouré et soute nu par tous les amis de la royauté nouvelle. Il est nécessaire qu'une con fiance mutuelle s'établisse entre le gouvernement et la nation : ce sera là notre premier moyen de force à l'intérieur, ce sera là notre principal le vier de puissance dans nos relations avec les cabinets étrangers....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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