Extrait du journal

La Chambre a voté hier en cati mini, sans bruit, peut-être sans s'en douter, une loi des plus importantes et des plus fécondes en résultats. Par cettè loi, tout individu né ën France d'un étranger qui lui-même y est né, devient Français dès sa naissance ; tout individu né en France de parents étrangers devient Français à sa majorité, s'il réside «ncore «n notre pays. Puisque la race française, autre fois si prolifique, ne veut plus se multiplier qu'avec une désespérante lenteur, il faut bien opposer des lois de repeuplement à la loi de Malthus âui sévit dans un si grand nombre e nos provinces et de nos villes, aux conditions spéciales qui arrêtent l'essor de notre population. Nous avons besoin de bras pour les tra vaux de la paix et pour les travaux de la guerre. Il faut donc, à. tout prix, recruter des Français. Nous en avons besoin pour notre expansion coloniale, nous en avons besoin pour notre armée. Après tout,, la France est un pays où il est doux de vivre, hospitalier et aimable. La preuve, c'est l'énorme affluence d'étrangers qni y travail lent, qui y meurent, sans participer aux choses nationales. Nous leur ouvrons les portes de notre cité ; nous les admettons dans notre fa mille. Cette loi était d'autant plus né cessaire qu'un autre phénomène commençait à se produire. Avec l'instruction universelle, avec le droit de suffrage, nous devenions une nation d'aristocrates. Nos ou vriers aspirent à se dire artistes; quand ils sont devenus un peu plus instruits et un peu habiles, ou ils demandent des salaires ruineux à l'industrie qui lés emploie, ou ils ne veulent plus travailler aux gros ou vrages. Notre peuple ressemble à celui des Romains, au temps de l'empire. Le dernier plébéien était un seigneur, et des légions d'esclaves étrangers se chargeaient de la vulgaire be sogne. 11 en est déjà de même chez nous. Certains travaux, comme ceux du terrassement, ceux de la mois son, etc;> sont abandonnés soit aux italiens, soit aux belges. Retenons ces étrangers, admettons-les dans notre république, donnons-leur le bénéfice de nos lois, nous aurons au moins pour quelque temps une nou velle couche d'artisans utiles et adonnés à ces tâches que délaisse notre peuple. Quand ceux-là seront à leur tour aristocratisés, eh bien ! il en viendra d'autres. La France "ne sera plus en arrière des autres peuples pour la population, et elle ne paiera plus à tant d'étrangers lé tribut du salaire ouvrier....