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Le Constitutionnel, 25 août 1846

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Le Constitutionnel
25 août 1846


Extrait du journal

Basquine, au nom de Bamboche qu'elle m'entendait pro noncer pour la première fois, me regarda avec surprise et me dit : — Qui ça... Bamboche ? >— Un de nos camarades, un enfant comme nous... — Etoù est-il? — Dans un petit cabinet en haut ;... il est bien malade aussi... Mais tu le connais ? — Moi? — Oui... il y a quelques mois... te souviens-tu que IaLevrasse avait déjà;été chez ton père?., il voulait t'èmmerier .. — Ah ! oui... je me souviens.. . et quand il a été parti... papa s'est dérangé de son travail plusieurs fois dans le jour pour venir m'embrasser... Il pleurait, et pourtant il était bien content.— Oh ! on ne me prend pas comme ça ma petite Jean nette .. à moi... — disait-il en me mangeant de caresses. — Et le lendemain matin? , — Le lendemain ? — Tu ne te rappelles pas qu'il est venu un petit garçon pour chercher un portefeuille que l'homme devait avoir per du.... chez ton père? — Ah ! oui... et il a demandé la permission de le chercher dans tous les coins... nous l'avons aidé... je l'ai cherché long-temps avec lui... il me regardait toujours... toujours.... jet comme j'étais baissée avec lui, il m'a embrassé le cou, sans que papa le voie... et ça m'a fait bien rire... — Eh bien! ce petit garçon... c'est notre compagnon...: c'est Bamboche... il ne t'a pas non plus oubliée, lui... si tu savais comme il t'aime bien !.. . — Il m'aime bien?... Pourquoi donc ? — Dam!... —repris-je, assez embarrassé, — parce que tu es bien gentille... bien douce... bien bonne; depuis qu'il t'a vue... il parle toujours de toi... enfin, tu serais sa sœur qu'il ne te chérirait pas plus... — Je l'aime bien aussi... alors... — Oh ! et tu fais bien... il a été si malheureux ! — Lui? — Je crois bien!... Étant tout petit, figure-toi qu'il a vu mourir son pauvre père dans une forêt... les corbeaux vou laient manger le corps... et lui, les chassait tant qu'il pouvait. — O mon Dieu 1... mon Dieu !... — dit Basquine, dont les yeux se voilaient de larmes. — Et ce n'est pas tout. Resté tout seul, sans personne, et...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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