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Le Constitutionnel, 28 août 1846

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Le Constitutionnel
28 août 1846


Extrait du journal

pour le bain, et la petite amphore et la coupe, le pain, la viande grillée et les fruits les meilleurs. —Tiens, mon frère, dit-elle, ceci sera pour ton repas. Avant toute chose, il serait de mon devoir de te laver les pieds; mais tu ne veux pas recevoir ces humbles services de moi, la grande prêtresse. Je vais, une lampe à la main, visiter une dernière fois le Sacrum et poser la dernière offrande sur l'autel de Diane. Ces deux enfans habitaient le temple solitaire ; chastes et beaux comme leur déesse, vous les au riez pris eux-mêmes pour les deux enfans divins, aimés des nymphes de Délos. L'un touchait à sa quinzième année, l'autre avait dix-huit ans, l'âge splendide de la beauté ; c'était Délia-Cornélia. Cornélia était issue de cette race gallo-romaine qui participait des deux types, celui du Nord et celui du Sud; résultat inévitable de la fusion des races après la conquête des Gaules par les Latins. Elle avait la taille flexible, les. formes légères et nerveuses, ornées de ce demi plein qui est le ca ractère de la santé. Grande comme les Gauloises, elle avait dans le mouvement toute la souplesse des femmes nées dans les régions du soleil. Son teint mat avait la blancheur dorée de l'Italie; de ' longs cils bruns ombrageaient des yeux bleus de mer comme ceux des druidesses ceitiques. Rien n'égalait la pureté de l'ovale de ce visage grave et charmant, ni la fière mélancolie de ce front, ni la beauté de cette bouche, un peu bombée, ni le luxe oriental de cette chevelure souple, noire et abon dante, contenue à moitié dans le réseau d'or de Phrygie. Telle était Cornélia, la jeune prêtresse en robe blanche, la tête couronnée de verveine ou de laurier, d'iris-nymphée, selon les solennités de Diane. Tibérinus, son frère, était l'expression la plus complète de ce beau type de l'adolescent, que la...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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