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Le Constitutionnel, 7 juin 1834

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Le Constitutionnel
7 juin 1834


Extrait du journal

sation , avec le besoins de l'époque actuelle, et nous nous étonnons que les cabinets étrangers qui ont bouleversé le droit public européen pour le triomphe de leurs principes, veuillent nier cette conséquence naturelle du droit de l'alliance. Est-ce bien à eux de se plaindre quand le sol de l'Italie tremble encore sous les pas de la cavalerie hongroise , lorsque la Suisse elle-même, la Suisse indépendante et neutralisée vient d'être si violemment opprimée par les notes impératives de la sainte-alliance ? ' Une fois le droit de secours et d'intervention incontestablement reconnu comme le résultat forcé de l'alliance, il ne s'agit plus que d'examiner l'opportunité, c'est à dire si la .position de nos al liés appelle l'application du casus fœderis, sans compromettre nos intérêts et nos rapports ,à l'extérieur, ^ Plus que personne, nous avons confiance dans l'avenir des idées libérales en Espagne ; elles viennent de triompher eh Portugal ; la victoire a- couronné les efforts des gouvernemens réguliers contre le parti fanatique et de la guerre civile ; don Miguel tend des mains suppliantes à l'Angleterre; les fanatiques de don Carlos n'étendent pas leurs bandes au-delà des provinces du nord de l'Espagne ; toutes les 'autres provinces sont paisibles et obéissantes ; la plupart organisent leurs milices nationales ; sans doute, d'ici à un terme prochain i cette effervescence sera domptée ; mais le sang coule à grands flots, les communications sont interrompues sur plusieurs points ; le gouvernement régulier de ' l'Espagne se trouve embarrassé dans sa marche-politique et administrative. Une simple démonstration de la France et de l'Angleterre peut mettre un terme à cette situation agitée. Quand les carlistes seront con vaincus que les deux grands cabinets prennent efficacement en main la cause du gouvernement de Madrid, quqnd ils verront la résolution prise d'en finir vîte»et avec des forcés supérieures, alors toutes ces guérillas , tous ces brigandages- de montagne dis paraîtront, parce qu'ils ne répondent à rien dans ce pays , qu'ils effraient et dominent par la terreur. Nous croyons donc que des conférences entre M. de Talleyrand et lord Palmerston sortira , non-seulement le principe admis in contestablement d'une intervention commune en Espagne, mais encore l'opportunité et l'urgence de cette mesure! Si nous som mes bien informés, la modification que vient d'éprouver le cabi net wigh , sans rien changer d'une manière trop tranchée dais les idées de lord Palmerston, l'aurait fortifié dans la conviction de l'alliance française portée à ses termes les plus larges et les plus énergiques. M. de Talleyrand aurait grandi en influence et se se rait posé lui-même plus nettement dans les idées et les rivalités anglaises à l'égard de la Russie. De tout ceci est résulté diverses mesures militaires qui signalent plus que de simples démonstrations ; l'Angleterre agrandit ses ar méniens dans l'Océan et la Méditerranée ; des ordres sont égale ment partis de notre ministère de la marine pour suivre cette im pulsion de l'amirauté ; nos vaisseaux doivent se combiner avec la flotte anglaise, soit pour l'occupation de quelque place maritime de l'Espagne, soit enfin pour empêcher les.usurpations de la Russie dans la mer Noire, qui ne serait plus bientôt qu'un lac mosco vite. D'un autre côté , des régimens de campagne vont, dit-on, se former sur les Pyrénées pour agir au besoin contre les rebelles du Guipuscoa et de la Navarre. Cea mesures ne sont point la guerre ; c'est l'action naturelle et forte d'un gouvernement qui veut se faire respecter, et qui tient à maintenir et à pretéger ses al liances. Notre profession de foi sur les élections a été assez franche, assez, explicite ; nous avons hautement proclamé notre intention, non pas de rester neutres dans la grande lutte qui se prépare, mais de...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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