Extrait du journal

M. le président. —Et vous l’avez cru? Le témoin. — Je l’ai cru. Le fils Louis Faltin a confirmé mes croyances dans un rendez-vous qu’il m’a donné le 20 février dernier, pour me trouver la nuit à la butte de Phinbert. Je m’y rendis, et là je vis encore le grand Adonaï avec son uniforme noir et son bonnet en poil de crin. Le fils Louis Ealtin, qui y était venu de son côté, me paraissait causer familièrement avec lui. Après quoi il me dit que l’esprit demandait 1,100 fr. ; que lui, Faltin, était condamné par l’esprit à déposer pour sa part 1,000 fr., et moi seulement 100 fr. Je m'empressai d’obéir au grand Adonaï, en lui jetant mes 20 pièces de cent sous à quinze pas, comme la première fois, mais je ne m’enfuis pas, l'esprit devant remplir de lingots la hotte que j’avais sur les épaules, et dont je m’étais muni par précaution. D’ailleurs je voulais voir si le fils Louis Faltin déposerait sa bourse, qu’il avait tenue cachée sous sa blouse sans vouloir me la montrer ; mais lui, voulant sans doute me prouver qu’il était bien avec l’esprit, s'approcha tout près du grand Adonaï, qui avait déjà ramasse mes pièces de cent sous, lui remit sa bourse, et reçut en échange... une poignée de main. (On rit.)...