Extrait du journal

MM. les Abonnés dont l'abonnement expire le 15 juillet sont priés de le renouveler, afin de ne point éprouver de retard dans l'envoi du journal et des livraisons du roman actuellement eu publi cation. Incessamment, le Figaro publiera : César Birolteàu, par M. de Balzac. PARIS, 13 JUILLET. La loi sur les sucres. — Délire de M. le ministre des finances Nous ne savons si les journaux ministériels ne remplissent pas suffisamment l'obligation qu'ils s'imposent d'admirer chaque jour ce que MM. les ministres ont fait et dit la veille, mais il arrive quelquefois à ces derniers de prendre la précaution de s'applaudir d'avance, comme s'ils se méfiaient pour le lendemain de leurs claqueurs ordinaires. M. Lacave-Laplagne est un de ces messieurs qui s'admirent le plus eux-mêmes. M."Lacave-Laplagne va même quelquefois jusqu'à s'adorer, et jusqu'à tomber en extase devant les moindres paroles qu'il prononce, devant les plus petits détails qui ressortent de son ministère. La loi des sucres, par exemple, cette loi dont la première apparition a fait chanter tant de com plaintes en chœur à toutes les villes qu'elle pourrait être susceptible de protéger, cette loi que M. La cave-Laplagne désapprouvait très-fort, sans doute, avant d'être ministre des finances, est devenue la meilleure et la plus parfaite des lois en passant par le portefeuille de M. Lacave-Laplagne, ministre des finances. Il pousse maintenant son estime pour elle jusqu'à l'amour, jusqu'à l'idolâtrie. Cette pauvre chère loi des sucres! comment peut-on la traiter avec tant d'amertume ! Voici jusqu'où s'est égaré la passion de M. La cave-Laplagne pour cette loi intéressante, dans les dernières séances de la haute chambre. M. Laplagne a déclaré hautement que l'impôt en général était le bienfaiteur de la société, et que l'impôt sur* le sucre indigène en particulier serait le sauveur de la France. » L'impôt, a faljli s'écrier M. le ministre , mais c'est le meilleur des placemens ; c'est le salut de la denrée et la santé des consommateurs ! » Sans l'impôt, le sucre indigène était perdu. » Raisonnez en conscience , Messieurs ; le sucre de betterave n'était jusqu'à ce jour qu'une drogue auprès du sucre exotique. Pourquoi cela ? l'impôt ! » Prenez du sucre de betterave fabriqué avant la loi qui le soumet à l'impôt ; prenez-en qui ait été fabriqué depuis ; faites un verre d'eau sucrée de...