Extrait du journal

te l'acception du mot. Un des Dupin,— le savant, se fait appeler le baron Dupin, les autres ont été obligés de le trouver grotesque et n'osent suivre son exemple. Me Dupin le président a dit : Il n'y aura plus de noblesse. — La noblesse était difficile à détruire, M' Dupin pense à la salir, à la souiller par un mélange bizarre, et voilà comme il s'expri me dans son journal officiel, le Temps : « Il faut songer qu'il y a une noblesse ancienne » dans le pays, dit ce journal ; qu'en général cette » noblesse est hostile. Pourquoi donc ajouter à la » valeur de son titre par sa rareté? Démonétisez-là » par une émission nouvelle, ou du moins donnez » à votre révolution le droit de faire ce qu'a fait » l'ancienne monarchie, et d'uniformiser les dis» tinctions comme vous avez uniformisé votre » dette de toute date. Les titres de noblesse sont » un passeport dans le monde diplomatique. Eh ! y> mettons-nous à même de traiter de comte à » comte, de duc à duc. » Nous déclarons impossible de formuler des sentimens plus odieusement vulgaires et bas. Eh ! pourquoi donc démonétiser la noblesse, maître Dupin ? la noblesse, la vieille noblesse fran çaise n'est-elle pas un grand monument de notre histoire? Faut-il donc abattre pour uniformiser tout ce qui est au-dessus des Dupin? mais il ne restera plus rien de grand, de noble, de généreux. — Les Dupin seront-ils donc le type au dessus duquel rien ne pourra s'élever? — mais l'échelle sociale aura donc sur son échelon le plus élevé la plus basse bourgeoisie, les esprits les plus com muns, des façons de boutique, un langage d'avocat? La France entière deviendra-t-elle une vaste dupinière ? A propos de dupinière, le bal annuel que donne M. le président de la chambre des députés est an noncé pour le quinze du mois de février. — Nous croyons devoir mettre le public en garde contre un charlatanisme dont on s'est servi l'année passée pour attirer le monde dans la dupinière. On avait parlé de splendides soupers ; le journal du maître de la dupinière avait donné le menu quasi officiel d'un véritable festin de Balthasar, — qui s'est ré duit, à l'épreuve, à quelques brioches et quelques verres de punch faible. Le bal de M* Dupin sera...