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Le Figaro, 16 août 1925

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Le Figaro
16 août 1925


Extrait du journal

L'ESCRIME ET LES COMÉDIENS — Une heure!... on m'accorda seulement une heure! m'affirma ce maître d'armes — poru régler ,1a partie escrime d'un film dout les dix épisodes comportaient de multiples combats ! C'était insuffisant, en vérité ! Comment instruire, en un espace de temps aussi court, de nombreux artistes peu accoutumés pour la plupart au maniement de l'épée?... Le film en question, minutieusement prépa ré à tous autres égards, se ressentit d'ail leurs de cette négligence... Le comédien, plus que tous les autres, a besoin de se rendre assidûment à la salle d'armes. La pratique de l'escrime le main tient eu souplesse et en santé; de plus, il acquiert à l'entraînement des connaissan ces techniques qui lui sont indispensables à l'exercice de son art. Quelle que soit son aptitude à tenir uu rôle héroïque, à incarner un personnage de légende, pleiu d'allure, débordant de pana che, il ne saurait, sans une longue étude préalable, lui conserver son prestige au mo ment ;d'un comhat. Car il est malaisé de simuler à visage découvert la lutte âpre et victorieuse que termine un coup brillant. Qu'il s'agisse de la botte de Nevcrs, qui consiste, au risque de l'éborgner, à toucher un adversaire entre les deux yeux ; qu'il s'a gisse, botte plus poétique encore, de larder un dindon, sous sou bleu cordon... et décidé ment au bedon, en composant une ballade, l'acteur .doit A m jours Être maître de sa pointe pour donner l'illusion de la vérité. Ce qui ne veut pas dire que, se laissant aller à son tempérament, il lui faille frapper d'estoc, de taille, et abrutir uu malheureux partenaire sur la figure duquel l'auteur lui confie le soin de dessiner un Z. Cependant, des accidents se sont souvent produits, parce que des d'Artagnan ou des Lagardère d'occasion n'avaient ni la jus tesse de pointe ni le sang-froid nécessaire. Or, par suite de certains préjugés — peutêtre discutables •— s'il est permis et même recommandé à l'acteur de verser de vraies larmes au cours d'une scène touchante, on n'admet pas que, pendant un combat, il en tre dans la peau de sou personnage au point d'entrer également, rapière en main, dans celle d'un partenaire. D'ailleurs, ces accidents lie se produiraient pas, si le partenaire savait parer. ' ; Roger Ducret....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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