Extrait du journal

Nuremberg, 10 septembre. — Le congrès de Nuremberg est terminé. Placé sous le signe de la libération des clauses militaires du traité de Versailles, il était tout naturel qu'il se conclue sur une démonstration exécutée par la nouvelle armée alle mande. J'avais pensé que ce serait la journée la plus intéressante du congrès. Pourtant, l'impression qu'on en a retenue ne vaut pas, pour le grandiose, celle procurée hier par la revue des S. A. et des S. S. Elle est, en tout cas, moins neuve. La revue d'hier était quelque chose d'unique. Aujourd'hui, il s'agissait en somme d'une parade militaire, comme on en a pu voir ailleurs. Les Allemands tiraient de cette journée une particulière fierté puis que, pour la première fois, ils pou vaient produire au grand jour les armes qui leur étaient interdites par le traité de Versailles : tanks et avions de guerre. Avec ce sens spec taculaire qui, décidément, parait être un des dons les plus marquants du national-socialisme, les organisa teurs du congrès ont fait de ce qui, ailleurs, eût été une simple revue militaire, une véritable représenta tion. On nous a montré d'abord des éclaireurs motorisés forçant un bar rage d'artillerie. Puis un bataillon d'infanterie est venu prendre posi tion sous le feu des canons. De l'ar tillerie lourde motorisée lui a suc cédé et a exécuté des exercices de tir. Tout cela avec des flammes, une fumée et un bruit fort réalistes et réjouissants. Les tanks exécutent un simulacre de combat. Les mitrailleu ses pétaradent, les canons tonnent, des soldats tombent et font les morts; les exécutants mettaient à ce jeu tant d'ardeur qu'une des voitures fut réel lement renversée. Un simulacre d'attaque aérienne L'aviation entre ensuite en jeu. Des batteries de canons et de mi trailleuses contre avions exécutent...