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Le Figaro, 2 avril 1854

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Le Figaro
2 avril 1854


Extrait du journal

jolies femmes, le silence peut être pris aussi en mauvaise part. Mais je ne sache pas qu'on puisse entamer cette liberté de S'abstenir, " ' La situation des théâtres est prospère si on ne consulte que le chiffre des recettes, qui a dépassé l'année dernière de deux raillions la plus forte recette réalisée dans la même période sous le règne de Louis-Philippe. — Mais si on exa mine la position de chaque théâtre en particulier, on trouve, partout le malaise et le provisoire. — C'est que l'exploitation des théâtres a aujourd'hui quelque chose de fébrile et d'insensé ; c'est qu'une concurrence effrénéea engagé l'in.dustrie dramatique dans des voies périlleuses, où un succès ne peut plus donner la fortune, tandis qu'un échec doit amener une ruine infaillible. — Ces vérités se dégageront mieux d'un inventaire de la situation de chaque théâtre. " L'Opéra a encaissé, dans ces derniers temps, des recettes fabuleuses,- incmjpues des prédécesseurs de M. Iloqueplan. — Mais ,çetTé*ie?îne, engagée, plus qu'une autre, par des traditions de splendeur poussée par les efforts des théâtres de boulevard, qui dépensent cent cinquante mille francs pour une féerie, s'est vue amenée à des déploiements de forces qui, même en maintenant les recettes au maximum, accusent l'insuffisance des subsides de l'État. Le temps n'est plus où, en vue d'une pension garantie, des chanteurs comme Nourrit père, Laïs, Derivis, etc., donnaient leur vie et leur talent pour des appointements qui variaient de six à douze mille francs. — Nous sommes, loin aussi do l'époque où TO/xîVj -conviait Paris et la province au spectacle des superbes décorations dont il avait le monopole. Des décorations, on en voit maintenant partout ; à la Porte-Sainl-Alartin et au Cirque. — Ce n'est plus à l'Opéra qu'un accessoire, et quant aux chanteurs, c'est par centaines de mille francs qu'il faut compter avec eux. — Il y a deux ans,' l'Alboni recevait deux mille francs par représentation. Aujourd'hui, la Cruvelli est .engagée à raison de cent mille francs par an. — Ainsi ie veut la marche du temps. — « J'aurais bien pu ne donner que...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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