Extrait du journal

Il n'est pas un de nous qui ne se soit passé quelquefois dans la vie le plaisir facile de blaguer les « Fils à papa. » Depuis que le grand railleurde la noblesse a pris à partie les hommes qui ne s'étaient jamais donné d'autre peine que celle de naître, notre société jalouse garde je ne sais quelle rancune secrète au principe de l'hérédité. Nous admirons beaucoup les hommes qui sont les fils de leurs oeuvres, comme on dit. Nous leur pardonnons bien des défauts, mais nous sommes sévères pour ceux qui ont reçu, en naissant, un nom illustre, et peutêtre notre sévérité va-t-elle parfois jusqu'à l'injustice! Elle s'explique pourtant par quelques fâcheux exemples. Nous avons vu, depuis une cinquantaine d'années, beaucoup trop de beaux fils de l'aristocratie et beaucoup plus encore de beaux fils de la finance, qui ont mésusé du nom ou de la fortune qu'ils avaient reçus à leur berceau....