Extrait du journal

La réponse du gouvernement de Home à la note française relative à la conférence du désarmement naval a été remise, hier soir, à M. Briand par le comte Manzoni, ambassadeur d'Italie. Nous croyons savoir que le gouvernement de M. Musso lini déclare qu'il ne s'opposera pas aux demandes que nous pourrons formuler à Londres, mais qu'il estime devoir maintenir sa thèse relative à la pa rité navale avec la France. Le Quai d'Orsay a, de son côté, fait parvenir aux gouvernements de Londres, de-Washington, de Rome et de Tokio le mémorandum dont nous avons parlé hier.. (2e mémorandum, qui expose le point de vue général français, au sujet des problè mes navals, développe quatre idées principales : 1" Le désarmement naval n'est qu'une partie du problème de la limitation des armements, qui est soumis à la Société des nations ; la conférence de Londres ne saurait donc être considérée que comme une préface aux débals de Genève. 2" Les armements terrestres, navals et aériens doivent être considérés comme interdépendants. 3" Le désarmemwit.inaval. doit tenir compte des besoins essentiels dé tmtiqife" pays. I Le problème naval doit être considéré en fonction des garanties de sécurité nécessaires à chaque pays intéressé. Ce document sera publié incessamment. D'autre part, une dépêche de Tokio apprend que les délégués japonais à la conférence ont reçu pour instruction de s'opposer absolument à la sup pression des sous-marins. I.e gouvernement de Tokio souhaite que le résultat de la conférence aboutisse, non seulement à une limitation, mais à une réduction des armements navals. Le danger qui pourrait se présenter serait que nos négociateurs cédassent sur la thèse que la France a toujours défendue de l'interdépendance des armements terrestres, navals et aériens. On voit bien ce que nous avons à perdre en allant à Londres ; on ne voit guère ce que nous pouvons v gagner....