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Le Figaro, 23 août 1870

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Le Figaro
23 août 1870


Extrait du journal

nelle... Madame, je në veux plus en tendre. Je n'étais pas libre. Oh ! puis, voyezvous* j'étais jeune; moi-même, j'étais une enfant. Mon cœur ne s'ouvrait pas encore à la tendresse. Je ne savais pas ce que c'était, moi, que d'être mère, et la souf france passée, je pensai à mon avenir et & ma considération. Cet enfant élevé loin de moi, je lé perdis de vue, et un jour, pour mettre un abîme entre lui et moi, on me dit qu'il était mort. Je ne pouvais con trôler cette nouvelle, car je ne savais pas même le nom que portait mon en fant. *'■Mais un jour, un jeune homme se pré senté à moi et me dit : Je suis le fils que vous pleurez. Il y a de cela quelques an nées; j'étais à Caen et j'étais l'épouse d'un homme qui ignorait cette faute «t me croyait digne de lui. Ce jeune homme pouvait me perdre; mon premier sentiment fut l'épouvante; mais il venait à moi le pardon au cœur et, non la menace aux 'èyres. C'était bien mon enfant : outre tu'il avait toutes les preuves en main, .• le reconnaissais. C'était bien lui, lui, ia pauvre petit etré, dont l'enfance avait été tout un poëme de douleur et qui avait encore vécu triste, isolé et malheureux d'autres longues an nées. Me croirez-vous? ce fut une joie pour moi de retrouver cet enfant que j'avais cru perdu et auquel je ne pensais plus. Landregarde était plus décomposé alors, s'il est possible, que la mère dénaturée. Il détournait la tête. Malgré lui, ses yeux se fermaient. Il croyait rêver, en entendant cette femme dont l'histoire de vait avoir tant d'analogie avec celle d'une autre femme qu'il n'avait jamais connue et à laquelle il avait tant de fois songé. — Assez, assez! fit-il plusieurs fois. Mais elle, le voyant ému et lisant comme une excuse de son crime dans ses yeux, n'avait garde de s'interrompre. Pais, c'était plus fort qu'elle. Elle était sur la pente d'une conscience, elle irait jusqu'au bout. Son sort maintenant était entré les...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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