Extrait du journal

Jules Ferry, penché sur la tribune en haut, l'empêche de glisser trop vite. Et nous aurons, la scène purement laïque, intitulée : Descente du pouvoir de M. Léon Gambetia, Vous voyez que c'est excessivement facile. Il ne s'agit que de vouloir. Cependant, ce sujet est si gravé que, malgré la loi fantaisiste élaborée par le gouvernement, il arrive un moment où le bon sens réclame ses droits. Or, le ministre ayant déclaré dans son exposé du projet de loi qu'on ne pourrait pas abolir le serment religieux sans porter atteinte à la majorité des consciences, cette loi devient une violation flagrante du suffrage universel sur lequel repose là République. N'est-ce pas la majorité qui décide de toutes choses? N'est-ce pas elle qui impose le gouvernement à la minorité? Eh bien ! alors, expliquez moi pourquoi il suffit d'une minorité de trois ou quatre jurés dans une question aussi grave que eelle-ci. Nous voici bien avancés, et vous verrez ce que l'austérité de la justice gagnera à ces discussions de conscience entré juge et jurés. Etant donné que le nommé Dieu peut être re nié publiquement au prétoire, que répondrez-vous à l'accusé qui tout simple ment dira ceci : • — Je ne crois pas en Dièu ! C'est mon droit ! Le crime dont je suis accusé entre dans le vif de cette question palpitante ; je veux être jugé par des libres penseurs qui me comprendront, je récuse les autres jurés qui dès à présent sont mes ennemis. Voilà donc la guerre religieuse offi ciellement mise en scène, Plus de Dieu à l'école ; plus de Dieu dans le code. Plus de Dieu nulle part. Soit ! mais alors plus rien I Plus d'espérance en rien pour le déshérité ! La misère ici-bas, la pourri ture simple au delà de la tombe. Ni con solation matérielle dans le bien-être, ni consolation idéale dans la croyance. La vie dépouillée de tout ce qui la rend sup portable à ceux qui .souffrent et qui, après avoir vécu sans espoir, avaient du moins la consolation de mourir sur une espérance. Plus une illusion pour le pauvre. Ah 1 c'est un bien joli cadeau qu'on fait là aux déshérités, aux enfants misérables à leur venue au monde, aux femmes misérables dans la condition qui leur est faite, aux vieillards qui après une vie de misère, s'acheminent vers la tombe sans un espoir. Allez! Louise Michel a bien raison d'espérer en un prochain avenir. Cettecitoyennemeplalt ; elle a de la logique ; elle sait ce qu'elle veut et où elle va ; c'est décidément la forte tête de la Révolution sociale 1 Mes compliments, madame. • ■ AWert inrolIT....