Extrait du journal

prètes, remercier ses invités. Tout le monde était son obligé et il avait ce don exquis de sembler être l'obligé de tout le monde. Il y a deux ou trois ans il ne savait comment intituler sa revue annuelle. Enfin, un beau jour, il annonça à ses interprètes qu'il venait de trouver son titre. • — Oui, figurez-vous que je me creusais la tête. Et tout à l'heure je continuais à chercher-, tout en m'habillant, quand, pour nouer ma cravate blanche, je me mis devant ma glace. Et alors j'ai trouvé le titre qui convenait à ma petite chose. — Lequel ? lequel ? lui demanda-t-on. Et lui, avec à peine de mélancolie : « La Vieille Revue»., Le marquis de Massa faisait partie de la Société des Auteurs dont il était depuis trente ans sociétaire. Il assistait fidèle ment à toutes ses réunions et à toutes ses assemblées, et avait su n'y inspirer que des sympathies. Nous ne verrons pltis au théâtre, sur le boulevard, au bois de Boulogne, sur la plage de Deauville, dans les salles de première, dans les revues de fin d'année, dans les albums de nos caricaturistes, partout d'ailleurs, la silhouette fine, res pectée, aimée de ce grand Parisien, de cet homme d'un esprit charmant et d'un cœur parfait. Il sera beaucoup • pleuré, longtemps regretté, jamais oublié. Il était en son genre quelque chose d'unique et de char mant. Nul ne sut concilier avec plus d'élégance et de bonne grâce le respect du passé et le goût du présent. Avec lui Paris perd quelque chose de son pana che, de son éclat et de sa bonté. Oui, vraiment — et quelle constatation eût plus touché le cœur de celui qui vient de pous quitter — depuis hier, Paris a du chagrin. Bobert de Fiers....