Extrait du journal

Notre pays a recueilli avec reconnaissance tant de témoignages amis dont il est touché et dont il est fier. Paris a vu avec émotion l'élite des nations empressées à honorer le souvenir du maréchal qui, pour. le salut de toutes, sut organiser la victoire et voulut àssurer la paix. La foule n'oubliera pas le spectacle grandiose formé par les grands chefs, les détachements de soldats de l'Empire britannique, de l'Italie, de la Pologne, de la Belgique, du Portugal, de tant d'autres pays, par les anciens combattants et les délégations innombrables. Jamais homme plus simple n'obtint plus éclatant honneur. Sur tout le parcours, la population parisienne était là, respectueuse et recueillie, avec toute la dignité et la tenue que lui inspiraient la gratitude et l'admiration. Le cortège avançait entre deux foules immenses, qui ont su faire de leur silence la plus noble manifestation- de leurs sentiments. Et quelle émotion l'a étreinte cependant quand elle a aperçu à Notre-Dame cetjllustre maréchal anglais qui, chargé d'années, a tenu cependant à être présent aux funérailles du maréchal quand elle a vu les. anciens combattants d'Italie, par un beau mouvement, faire le salut fasciste devant la statue de Strasbourg quand, à la fin de la cérémonie, le général Gouraud est apparu tout seul et a lentement marché vers le catafalque pour saluer de l'épée la dépouille du maréchal I...