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Le Figaro, 6 août 1867

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Le Figaro
6 août 1867


Extrait du journal

Deux jours s'écoulèrent. _|}on Estevan demeurait de longues heures assis sous la galerie, fumant en silence près d'Alvarez, qui ne le quittait guère que pour se rendre près de Micaela. Le fermier attribuait les changements qui se produisaient chez sa fille à la douleur que lui causait la mort de son cousin. — Quand je songe, dit-il un soir à son ami, que tu as cru ta filleule amoureuse du menrtrier.de mon neveu 1 — Je ne suis pas encore convaincu du. contraire. — Sur mon salut, nous-allons en avoir le cœur net : je veux l'interroger. — N'en fais rien, répliqua vivement le majordome ; qu'elle pleure Ricardo ou l'autre, l'heure est mal choisie pour lui parler de ces jeunes gens. Un domestique qui revesait de l'a ville remit un journal à don Estevan. Dès que le fermier eut jeté les yeux sur les pre mières lignes, il pâlit. La sentence de Miguel, ratifiée par le juge de Jalapa, était arrivée le matin ; on annonçait que le jeune homme, condamné à mort, serait exécuté le lendemain. XIII. L'âme-noble et loyale de don Estevan ne pouvait nourrir une haine vivace ; la lecture de la terrible sentence efîaça les derniers vestiges de son animosité." Son imagination lui rappela le jeune homme si fier, si beau, si vaillant, dont il avait admiré les prouesses. En songeant que ce cœur plein de vie serait bientôt glacé, une larme mouilla ses yeux, et il se repentit d'avoir demandé vengeance. — Sa mort ne ressuscitera pas mon pauvre Ricardo, pensa-t-il. Alvarez relut plusieurs fois l'article du journal qu'il déchlfa ensuite, et les deux amis demeurèrent longtemps pensifs. Ils embrassèrent Micaela avec effusion lors1 qu'elle vint leur souhaiter le ^bonsoir. Al varez se leva le premier. — Tu as eu tort de ne pas partir avec ta fille pour Mexico; je l'emmènerai de main dans les bois; il faut éviter à tout prix qu'elle apprenne cette exécution. Au point du jour, le majordome était sous la galerie ; il recommanda de nou veau aux suivantes de ne pas échanger un seul mot devant sa filleule au sujet des événements qui se préparaient à Orfzava. — Je n'ai pu dormir, dit le fermier en...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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