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Le Figaro, 8 septembre 1861

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Le Figaro
8 septembre 1861


Extrait du journal

est la vie, dont le mensonge est le but, dont l'art con sisté' à: altérer la vérité ou à (bouleverser les lois du monde physïqueet moral pour charmer la foule. Hors la cité des réalités, à la porte dé la vie sérieuse les parodistes du rire et des larmes, les ministres et les prêtresses de l'imposture/les apôtres du leurre et de l'illusion : comédiens et saltimbanques, jongleurs et faiseurs de tours, poètes et romanciers. 11 n'y manque que les faux monnayëurs, comme vous voyez. Que font ils autre chose,1' pourtant, que de donner des fic tions pour des réaliiés? Et votis n'êtes pas averti. Vous croyez que j'exagère ou que je plaisante ? Pas le moins du monde. Notre homme, enflammé d'un beau zèle vertueux et d'une indignation toute flamande, est conséquent avec ses théories. Il décrète d'ostracisme les infortunées comédiennes ce sont ses premières victimes — et lés expulse, de son autorité privée, de ces eldorados maritimes que, d&ns son langage de la réalité, on appelle les casinos des bains de mer. Les femmes de théâtre ne doivent pas être admises parmi les autres femmes : pas de fusion entre la cité du men songe et la cité de la vérité. Sur quoi l'on renvoie mesdames les comédiennes à Cabourg ou à Etretat, deux paniers de pêches à quinze sous, à ce qu'on semble laisser entendre. Qu'est-ce donc qu'Etretat a fait à Bruxelles? HélasI il est si petit, et il vient à peine de naître I Aussi bien, nous n'avons rien à dire à cela, sinon qu'il peut paraître étrange, au premier abord, qu'un homme de lettres — même belge — endosse et réédite pour son compte ce préjugé hors de service, qui s'at tachait jadis à la profession de comédien. Il y a beau temps que ce préjugé démonétisé n'a plus cours chez nous que dans l'extrême province; encore y rencon tre t on beaucoup de gens qui n'en veulent à aucun prix. Nous ne savions pas qu'il eût cours forcé en Belgique. Mais que répondre à cette assertion inouïe, que les...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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