Extrait du journal

Un décret publié au Journal officiel vient de créer un « centre d'études de l'aéronautique » des tiné à faire étudier en commun les questions aérien nes militaires par des officiers des armées dé terre, de nier et de l'air. Leurs travaux auront pour but principal, dit le texte 'officiel, de «diffuser» la doctrine d'emploi des forces aériennes, tant indépendamment des forces terrestres et navalés qu'en combinaison avec elles. Avant de diffuser cette doctrine, il faudra tout d'abord la créer, car nul n'ignore qu'elle donne lieu à des discussions souvent passionnées. L'impor tance relative des forces aériennes qu'il convient.de laisser à la disposition du commandement militaire et naval, leur subordination aux divers degrés de la hiérarchie, sont les sujets de controverses qui ne paraissent pas encore près de s'éteindre. Il faut en finir, cependant, et l'autorité qui en déci dera — ce 11e peut être que le Conseil supérieur de la défense nationale, c'est-à-dire, en pratique, le gouvernement — ne saurait être mieux éclairé que par les travaux d'un centre d'études tel que celui qui vient d'être institué. Les officiers qui y seront attachés auront du reste d'autres sujets d'étude. Ils s'efforceront de faire connaître aux cadres supérieurs de l'armée et de la marine le rendement et les possibilités des matériels nouveaux mis en service, envisagés dans des cas concrets. Enfin, le centre d'études contribuera à la mise au point des règlements sur l'emploi des forces aériennes, aussi bien dans l'aviation. que dans les armées de terre et de mer. Comme tous les décrets de ce genre, celui-ci ne vaudra que par la" manière dont il sera appliqué, et surtout dont le nouveau centre d'études sera dirigé. La confrontation des idées différentes ou opposées, faite de bonne foi et accompa gnée — cela est essentiel — d'expériences pratiques peut avoir pour notre défense nationale des effets autrement précieux qu'une centralisation adminis trative impossibie ou dangereuse. Elle doit mettre enfin de l'ordre dans une situation qui en a trop manqué jusqu'ici. A. Thomazi....