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Le Figaro, 3 janvier 1891

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Le Figaro
3 janvier 1891


Extrait du journal

L'ACADÉMIE Par une froide nuit de ce mois de décembre, à vingt minutes d'intervalle, on aurait pu voir deux académiciens, MM. Henry Meilhac et Jules Simon, entrer dans une maison de la place de la Madeleine, voisine du restaurant Durand. Cette nuit sera historique. M.Henry Meilhac avait passé la soirée aux Folies-Bergère il avait applaudi les Scheffer et les Griffith avec son habituelle sérénité. M. Jules Simon, aux Variétés, avait applaudi Ma Cousine et pas un moment il n'avait paru distrait ni soucieux; dans les entr'actes même il avait souri: tel, un autre homme d'Etat, M. de Morny, à l'Opéra-Comique, la veille du 2 décembre (1851). Une dame lui montrant, à l'orchestre, un jeune homme habillé, chaussé, blanchi et même, depuis la chute de la maison Baring, ruiné a Londres, M. Jules Simon s'était écrié « Ma foi, madame, je préfère me mettre un peu moins bien. mais de ce côté de la Manche I »...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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