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Le Figaro, 9 janvier 1933

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Le Figaro
9 janvier 1933


Extrait du journal

Ne dramatisons rien. Ne forçons > pas les faits. Mais M. Léon Meyer consentira-til, cette fois, à reconnaître que le « le fu meur responsable » commence à aller un peu fort ? Sans doute pour faire la nique au ministre de la Marine Marchande, 3e voilà qui opère au Havre dans le propre fief du député-maire. C'est la guigne, la guigne pour M. Léon Meyer. Si ce n'était que cela, nous ne nous y attarderions pas. Seulement les intérêts de la France -sont gravement compromis — nul ne le dis*? simule, et il ne saurait être question de partis en l'espèce — par les incendies répétés dont nos paquebots sont victimes. Au cours de l'autre nuit, le France a été bien près de brûler, ainsi qu'on le verra plus loin. C'est à trois heures du matin que le sinistre s'est déclaré. L'Ami du Peuple du soir rappelait opportunément à ce propos que le feu a pris à bord du France un dimanche dans des conditions exacte ment semblables à celles où il a éclaté, au même endroit, le 18 août 1929 à bord du Paris, en un jour où l'on sait que les services de protection à terre ne fonction nent pas aussi efficacement qu'en semaine. ; En outre, le feu a pris dans des circons tances identiques à celles qui ont détermi né la catastrophe du Georges-Philippar et celle de l'Atlantique. Les dégâts ont pu être limités, heureusement. Une véritable révolte soulèverait l'opinion publique si,par exemple, le Paris, l'Ile-de-France, le Normandie étaient atteints à leur tour. ; On a appris que le feu s'était déclaré à bord du France dans la'partie des cabines de luxe. Or, le premier communiqué offi ciel, rédigé de façon fort réticente, était: complètement muet sur ce renseignement pourtant facile à donner. Que signifient ces mystères ? L'inquiétude (avec toutes ses conséquences.- économiques^ j&'accrçî.t ] devant l'attitude des pouvoirs publics aussi impuissants à expliquer le mal qu'à le prévenir. On veut bien crolrè que la dépêche sde | Marseille aux termes dé laquelle' VAngkor (qui a eu, près de Singapour, une avarie grave à un de ses arbres d'hélice) dénient à bon escient le sabotage. Il ne faut pas voir la malveillance partout. Néanmoins, l'anxiété méfiante se trouve justifiée et si dans le cas du France on répète que le transatlantique était désarmé et n'était susceptible, par sa construction déjà an cienne, d'éveiller aucune jalousie, il est permis de penser que les incendiaires peuvent parfaitement s'entendre à brouil ler les pistes pour donner le change à l'opinion. On veut surtout, sans doute, éloigner le public cosmopolite des compagnies françaises en jetant le discrédit sur elles....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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