Extrait du journal

l ue Parisictme. Les promeneurs qui flânaient, mardi der nier,^ vers dix heures du matin, le long de l'allée des platanes, au bois de Boulogne, purent se délecter d’un touchant spectacle. Etendu sur un banc, un -pauvre hère som meillait. C'était un jeune homme pâle, à la physionomie distinguée, propre encore, mal gré la pauvreté désolante de ses vêtements. Auprès de lui, impressionné sans doute par l’air inaccoutumé de ce vagabond, un garde veillait, hésitant entre le devoir et la pitié. Enfin, avec douceur, le représentant de la loi éveille le malheureux qui, les yeux ha gards, le considère. Et ses lèvres blêmes bal butient : — J’ai faim. Le garde et quelques promeneurs qui se sont approchés s'empressent autour du dé faillant et vont lui prodiguer les soins récon fortants dont il a tant besoin. Aidés de ces mains charitables, il se lève, mais ses jambes fléchissantes refusent de le porter. Il chancelle dans les bras du garde. Alors, superbe dans sa livrée verte à bran debourgs noirs, un valet de pied s'approche, cependant qu'une splendide Victoria vient se ranger le long du trottoir. — Madame prie M. le garde de faire mon ter monsieur dans sa voiture. Et, quelques instants après, dans un bruit argentin de chaînettes, la Victoria disparais sait emportant sur ses coussins moelleux, aux côtés de la plus fêtée de nos Parisiennes, le famélique et le bon garde....