Extrait du journal

Les avertissements nu JOURNAL DE BRUXELLES et du FRANÇAIS Le Journal de Bruxelles a publié, il y a déjà un an, des renseignements ex trêmement curieux et extrêmement graves sur les correspondants de cer tains journaux étrangers. Ces renseigne ments étaient de nature à mettre en garde la presse française contre certains personnages fort suspects. Le Français reproduisit ces renseignements. Aucun des journaux de la gauche n’en tint compte, et le Français fut, comme d’or dinaire, violemment accusé et injurié. Quelques mois se passèrent. Nous avions la certitude que le désordre signalé par nous se continuait et que l’avertisse ment donné par le Journal de Bruxelles n’avait pas servi. Une seconde fois,nous publiâmes les renseignements fournis par le journal belge. Notre avertisse ment ne fut pas, cette seconde fois, plus écouté que la première et nous valut, comme la première fois, force injures des personnages que nous# voulions dé masquer. Il a fallu les révélations du procès de M. le comte d’Arnim pour ou vrir les yeux à certains journaux. Le XIXe Siècle, ce matin, publie les ré flexions suivantes : Tous avez pu voir, par des révélations dont l’authenticité ne saurait être mise en doute, vous avez pu voir le rôle qu’ont joué dans toute cette affaire certains correspondants de jour naux, qui, après s être faufilés chez nous, nous ont trahis à la journée avec une impudence de désinvolture vraiment incroyable. Ne trouvez-vous pas que nous sommes trop confiants, trop bons avec ces intrigants, qui se déguisent sous une fausse nationalité pour nous espionner au profit de la Prusse ? Los uns se disent Autrichiens ; d’autres se donnent pour Hongrois, Hollandais ou Russes ; ce sont des Prussiens, qui mettent un faux-nez pour ne pas être reconnus ; ils sont à la solde de Bismarck, et font métier de nous vendre. On est si insouciant en France, on est si lé ger, et, pour tout dire d’un mot, si bon enfant, que nôus les recevons, sans plus ample infor mé, dans nos bureaux de rédaction; nous leur tendons la main, nous les traitons en amis, et causons devant eux avec cette liberté qui est le privilège de la conversation lrançaise. Ils s’insinuent dans les ministères, ou l’on ne se tient pas mieux sur ses gardes ; on les ac cueille, on leur rit, on s’épanche dans leur sein, et toutes ces confidences prennent aussitôt lo chemin d’un journal inféodé à la Prusse. Je ne veux certes pas dire qu il n’y ait, par mi les correspondants étrangers qui pullulent sur le pavé de Paris, beaucoup d’honnetes gens qui portent un cœur vraiment français. Je se rais désolé que ceux-là prissent pour eux ces recommandations de méfiance, qui 11e visent que les traîtres. N’importe ! ouvrons l’œil, mes amis ; ne nous livrons qu’à bon escient. Je vous assure que, depuis la publication des dé pêches prussiennes, je regrette joliment trois ou quatre poignées de main que j ’ai, dans le temps, données à la légère. Prudence est mère de sûreté, dit le i’abu liste. Dans le numéro du Français du 14 septembre 1873, on lisait les iensei gnements suivants, empruntés au Jour nal de Bruxelles : Les correspondants parisiens des journaux allemands continuent à injurier et à calomnier à qui mieux mieux notre gouvernement. On les revoit dans Paris aux cafés, sur les boulevards,...