Extrait du journal

Strasbourg. L’absence de détails sur les derniers jours de résistance de Strasbourg donne quelque chose de plus pénible encore au coup qui nous frappe. La Gazette de France dit que la garde nationale a été obligée de se constituer prisonnière de guerre, hommage rendu par l’ennemi à la part qu’elle a prise cLus la dt fense. La Patrie ajoute que pendant la dé fense de Strasbourg, qui a duré cinquante jours, non-seulement la garnison a usé toutes ses munitions, mais elle a fait neuf sorties qui ont été terribles pour l’ennemi, dont elle a plusieurs fois encloué les pièces, détruit les ouvrages et les batteries, et auquel elle a fait subir des pertes considérables. Les souffrances de nos soldats ont été énormes. Pendant trente jours, ils ont vécu à la demi-ra tion de pain, et pendant la dernière semaine ils n’ont reçu qu’un quart de ration. Les Prussiens ont employé des canon nières à fond plat qu’ils ont fait cons truire exprès, et que nous avons eues à combattre. Au commencement de la campagne, on avait parlé de l’existence de canonnières françaises, qui devaient être rendues devant Strasbourg à la fin de juillet, mais ces canonnières n’ont jamais paru....