Extrait du journal

SemaiM_Sai))te Mélancolies savoureuses des anniversaires sacrés, heures où le cœur ouvert par l'influence de la saison équivoque se berce a la douceur des regrets, à l'inquiétude des espoirs, adorable semaine sainte, où même les si à plaindre qui s'imaginent être sans foi sentent aux .secrètes profondeurs d'eux-mêmes l'alanguissement, tendre à en pleurer, qu'ont laissé sur leurs fibres les atavismes accumulés Pendant la semaine sainte qui n'éprouve en quelque place de lui-même le frémissement moléculaire de ce quelque chose de lui-même qui jadis fut un ancêtre, obstiné dans sa croyance, une bisaïeule pensive et peureuse qui se distrayait du goût de vivre et s'armait contre la peur de mourir en roulant les grains du chapelet au bout de ses doigts amincis~ en priant avec un mouvement rapide et craintif de sa bouche pâle ? L'écho en tressaille encore parmi nos sensibilités multiformes, de ces prières qui s'envolaient à faible bruit, ces délicieuses prières jaillies en minces et vivaces filets de l'ombre secrète du cœur un moment libéré de la rude étreinte des réalités extases discrètes où l'âme s'apaise et se purifie comme la chair dans l'eau molle du bain. On aime à retrouver, éparses, ces précieuses sensations, fleurant un vieil arôme indéfini, parmi les préoccupations vaines et brutales de la vie on se prend de reconnaissance attendrie lorsque ces morceaux de nous, qui nous viennent presque intacts de si loin, se mettent à vivre pour nous rappeler de l'ignoré, aux heu'res favorables, aux heures rêveuses de la sainte semaine....