Extrait du journal

A PROPOS DES BOURSES MILITAIRES L'exclusion prononcée par M. le général André, ministre de la guerre, contre les élèves des écoles libres, candidats boursiers aux écoles militaires, a ému et indigné tous les amis de la liberté de conscience, do l'égalité devant la loi et de la pro tection des déshérités. Le Temps, par exemple, ne tient pas un autre langage que nous-mêmes. Refuser des bourses à des candidats aux éco les militaires parce que leurs parents leur ont fait faire leurs études dans des écoles libres, c'est leur faire porter le poids d'un acte parfaitement honorable et légal mais qui ne saurait leur être imputé ; c'est les punir de la pauvreté de leurs pa rents, c'est en priver l'armée et la patrie, et tou tes ces iniquités ont soulevé un dégoût univer sel. Un tel acte appelle deux sanctions : D'abord, la réparation du mal qu'il a causé en donnant aux candidats évincés les moyens d'en trer aux écoles militaires sans bourses. Ensuite, une protestation par voie plus expli cite, plus doctrinale et plus directe contre une telle atteinte à l'égalité des citoyens devant la loi et à la protection et à l'aide dues aux déshérités, aux pauvres, au nom des principes démocra tiques du gouvernement lui-même, principes qu'il proclame dans ses papiers, mais qu'il mé connaît dans ses actes. Quelle que soit son opinion sur la forme et sur le personnel du gouvernement, c'est là une dou ble protestation que l'on peut et que l'on doit faire lorsqu'on est pénétré de ces principes. Nous avons reçu, à ce sujet, des visites et des lettres nous demandant de prendre, nous et nos confrères de la presse conservatrice ou indépen dante, l'initiative de cette protestation et de cet appel. Notre concours est d'avance acquis à cette morale et patriotique pensée. Nous allons donc étudier les moyens les plus pratiques de iaire cette protestation et cet appel ; et nous comptons, peur nous y aider, sur le con cours de nos confrères et des personnalités con nues pour leurs opinions libérales. Ces résolu tions n'arrêteront pas M. le général André et ses collègues, mais 1° elles pallieront les effets im médiats de leur mesure et 2° elles feront enten dre au pays les vérités que le pays doit entendre. Le Gaulois...