Extrait du journal

Mon compagnon était débarqué du matin. Il revenait de Tunis. Il avait été colon dans la Régence il avait, depuis cinq ans, cédé son exploitation à un sien neveu il vivait maintenant en Frapce "et il n'était retourné dans la colonie que pour voir ce qu'on y devenait, Ses constatations ne le portaient pas à l'optimisme. Il jugeait pitoyable la politique indigène actuelle. Il me fit connaître plusieurs faits curieux. Je n'en veux raconter qu'un, et qui est'loin d'être des plus graves. .« Voici huit jours, dit-il, je dus m'ar-, rêter dàns un mauvaise auberge du Sud. Je m'y rencontrai avec un inspecteur de l'enseignement primaire un homme bien, un homme inslruit mais aussi un de ces hommes qui gardent, forte contre toute expérience, l'empreinte des idées de la métropole. 11 me parla des écoles mixtes fréquentées par des -enfants européens et indigènes qu'il avait charge d'inspecter. Je lui demandai ce qu'y était l'enseignement « 'Il est tout pratique, dit-il » nous leur enseignons à lire, à écrire le français à compter, à exécuter les » quatre opérations nous leur donnons » des principes de culture, de jardinage, » d'élevage quelques principes aussi de » commerce et comme il faut tout de » même leur apprendre de la morale, » nous commentons un peu de Coran. » Mon compagnon avait appuyé sur les 'derniers mots. Je le remarquai mais je ne me demandai pas les raisons de .cette insistance. 11 s'arrêta un moment, comme surpris...