Extrait du journal

L/ Histoi r e d e FI nstitu t Vous me demandez, Monsieur, quelque souvenir de la vie d'académicien. Ce sont là des souvenirs qui intéressent peu le public, à moins d'y médire de ses maîtres ou de ses confrères ce qui me semble peu convenable; ou dy faire son propre étoge ce qui ne peut amuser le public qu'aux dépens de l'écrivain. Chacun a sa vie privée ou publique, dont les péripéties sont quelquefois intéressantes pour l'histoire politique ou morale du temps. Mais ta vie d'un académicien, en tant que tel, est renfermée dans des cadres étroits. Il ne peut que raconter sa propre candidature ou ses candidatures et celles de ses amis, qui sont parfois plus suggestives, ses luttes personnelles contre des adversaires, auxquels il a le tort quelquefois de garder de durables rancunes, son CM~MS /:OMO?'M?)t, places, décorations, récompenses, et déboires, etc. Quant à ses travaux, dont la genèse et le développement sont la partie fondamentale de la vie d'un savant, s'il doit toute sa. conscience à leur exécution, il n'a pas qualité pour les raconter ou les juger. Cela regarde les autres, et la postérité, si son œuvre va .jusque-la. Vous voyez donc que, à mon avis, un académicien de l'Académie des sciences, j'entends, car je ne parle ni art ni littérature agit discrètement en ne disant rien de sa vie académique....