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Le Gaulois, 25 février 1882

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Le Gaulois
25 février 1882


Extrait du journal

Son nom survivra. L'histoire le mettra au rang des grands orateurs et des grands patriotes. Mais chez nous, avec nos enthousiasmes faciles et nos haines irréfléchies, il ne faut jamais compter sur la justice des contemporains. Quand il débuta au barreau de Lyon, sous le règne de Louis-Philippe, il était déjà républicain. Il le fut toute sa vie, hautement, fermement, simplement, sans aucune défaillance. Le parti était fier de ses succès, qui furent immenses, à Lyon et à Paris. Il fut naturellement un_des hommes marquants de la République en 1848. Déjà à cette époque, il était particulièrement détesté par la réaction. Quelques votés; qui étonnèrent les républicains, et qui, au fond, ne prouvaient que l'indépendance de son esprit et la fermeté de son courage, le firent tomber rapidement dans l'impopularité. On Pappela langue de vipère. 'Les journaux.de tous les fartis 1 accablèrent puis on l'oublia à demi, pendant ces premières années de l'Empire où l'Empire parlait, agissait et brillait tout seul» « Sa plaidoirie pour Orsini le remit, d'un coup, en plein éclat. Comme avocat, il avait des égaux; comme orateur, on s'accordait pour le mettre au' premier rang. Porté à la Chambre, il commença, avec Picard et Emile Ollivier, la fameuse opposition des Cinq, dans laquelle il déploya tant décourage, tant d'activité, et un si incomparable talent. Plus on étudiera la forte organisation contre laquelle ils luttaient et qu'ils ont fini par jeter à bas, et plus on se rendra compte de la force intellectuelle et morale qui leur fut nécessaire. •Ils étaient cinq, i.out autant, contrejun empire; et encore, sur ces cinq, il n'y avait que trois orateurs. M. Jules Favre, qui était incontestablement le chef de l'opposition, jouit pendant plusieurs années d'une popularité qui s'imposa même «aux ennemis de son parti. On reconnaissait au moins en lui la royauté du talent. La révolution de 1870, qu'il n'avait Eas faite, mais qu'il avait rendue possible, le mit à sa tête. Ce fut lui qui refusa -la présidence, et la donna au général Trochu « pour rallier plus sûrement l'armée, » dit-il à ses collègues. Nous sommes trop près des événements pour qu'on puisse apprécier impartialement sa conduite dans le gouvernement de la Défense. Nous ne voulons rappeler que sa course à Ferrières, et l'émotion profonde qui s'empara de tous les cœurs en lisant l'admirable récit qu'il en a donné. Ceux qui l'ont vu à l'œuvre, et qui l'ont connu intimement, savent avec quel courage et quelle douleur amère et désespérée il a secondé M. Thiers dans l'œuvre de la libération....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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